État de l’Union européenne
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du groupe des Verts-ALE au Parlement européen
Ce mercredi 13 septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a prononcé son discours annuel sur l'état de l'Union devant le Parlement européen.
Suite à ce discours exposant le bilan et les priorités de la Commission jusqu'aux élections européennes, le Président du groupe des Verts-ALE au Parlement européen, Philippe LAMBERTS a déclaré :
« Le Green Deal proposé par Ursula von der Leyen en 2019 a marqué un tournant historique pour l’Union européenne, faisant de la lutte contre le changement climatique sa priorité absolue. Pourtant, en dépit des cris d’alarme des scientifiques et des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus dévastateurs en Europe et dans le monde, certains dirigeants européens réclament aujourd’hui la suspension du Pacte Vert.
Face à cette manœuvre politique insensée et irresponsable, la Commission doit à tout prix maintenir le cap. D’autant plus que la mise en œuvre des législations déjà adoptées ne suffisent pas pour atteindre l’objectif d’un réchauffement limité à 1.5°C.
La viabilité politique du Pacte Vert européen dépendra de notre capacité à demander plus à ceux qui ont le plus et moins à ceux qui ont le moins. S’il y a des limites à ce que nous pouvons faire subir à notre planète, il y en a tout autant aux injustices que nos sociétés peuvent tolérer. Crise financière, crise de l’Euro, pandémie, guerre en Ukraine, crise énergétique, ce sont systématiquement les citoyens ordinaires qui paient pendant que les détenteurs de capitaux s’enrichissent. Comme l’a déclaré Christine Lagarde, l’inflation actuelle est principalement due à l’augmentation abjecte des profits des grandes entreprises.
Il est enfin temps que la Commission agisse sur le front social en utilisant comme levier la régulation financière. La nature, les biens communs, l’énergie ou le logement ne sont pas de simples actifs financiers qui peuvent être laissés aux aléas du marché.
En tant que gardienne du droit européen, la Commission doit redoubler d’efforts pour restaurer les libertés fondamentales, en déclin sur tout le continent. Il n’y a pas de domaine où le fossé entre nos valeurs déclarées et nos actions est plus flagrant que la façon dont nous traitons les demandeurs d'asile et les migrants qui cherchent refuge sur notre sol.
Enfin, nous en appelons à Ursula von der Leyen de ne pas laisser ses collègues conservateurs se détourner de nos valeurs fondamentales en nouant des alliances avec l’extrême droite. »