Congé de maternité: Retrait de la directive
Prime aux États les plus réactionnaires
Ce mercredi 1er juillet, la Commission européenne a annoncé le retrait du projet de directive relatif au congé de maternité (1) suite au blocage des États. Une nouvelle proposition devrait être faite en 2016:
Pour Karima Delli, membre de la Commission Droits des femmes du Parlement européen :
"Cette décision va à l’encontre de la position du Parlement européen. C'est un déni démocratique ! Nous n’avons eu de cesse de nous battre contre l'abandon de cette règlementation qui représentait une réelle avancée légale pour les femmes et le bien-être des familles. En renonçant à cette directive, l’Union européenne manque une nouvelle occasion d'harmoniser par le haut les acquis sociaux des Européens et des Européennes. Une Union manifestement plus encline à imposer des cures d’austérité qu’à légiférer pour protéger ses citoyen-nes.
Cette décision est d’abord le fruit de l'incapacité des États à bâtir une Europe plus sociale, voire de leur mépris à l’égard du droit des femmes. Alertés sur ce dossier à maintes reprises, aucun d'eux n'a défendu la directive contre les thèses rétrogrades de ses opposants pour qui allonger le congé de maternité serait un frein supplémentaire d’accès à l’emploi pour les femmes. Comme si le congé de maternité était en réalité une régression !"
Pour Ernest URTASUN, membre de la Commission Droits des femmes du Parlement européen :
"La Commission européenne n'a pas joué son rôle qui est aussi de pousser les dirigeants des États à trouver un compromis. En retirant la directive, celle-ci a récompensé les États responsables du blocage. Ignorant au passage la résolution du Parlement européen de
2010 qui appelait clairement à réévaluer les standards minimaux sur les congés de maternité et de paternité . La Commission s'est ainsi affranchie du processus décisionnel démocratique européen."