Climat/Durban
L'UE leader d'un accord dont l'essentiel est toutefois reporté à plus tard
Un accord a été trouvé cette nuit après d'intenses négociations. Le climat a bien failli ne pas être sauvé. Le Groupe des Verts/ALE félicite l'Union européenne, qui avec le soutien des îles et des nations les plus fragiles, a fait son possible pour trouver un accord incluant l'ensemble des parties. L'Europe a montré son leadership dans le processus multilatéral, et a réussi à obtenir un mandat pour conclure un accord juridiquement contraignant en 2015. Ils soulignent toutefois l'incapacité de la présidence polonaise à surmonter les désaccords internes entre les Etats membres, notamment sur le protocole de Kyoto.
Pour Sandrine Bélier, eurodéputée de la groupe des Verts/ALE et présente sur place au centre des conférences de Durban :
"Cet accord trouvé dans la douleur montre finalement, qu'aucun dirigeant ne peut ignorer les enjeux climatiques. Dans les circonstances de cette négociation, nous pouvons être fiers d'être Européens et d'avoir su imposer la nécessité d'une vision globale des traitements et mécanismes nécessaires à la lutte contre le réchauffement planétaire; d'avoir su imposer une vision de solidarité Nord-Sud dans les discussions. Nous pouvons être fiers de la position responsable et moteur de l'Union Européenne sans laquelle aucune décision, aussi insuffisante, soit-elle n'aurait été possible. C'est un accord à minima et nous partons de Durban avec une feuille de route réduite, et des engagements encore insuffisants pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°. Mais nous devons dépasser notre déception pour continuer à imposer l'urgence de faire face à notre dette écologique par l'action exemplaire en renforçant nos politiques "écologico-économiques" en matière énergétique et nos efforts diplomatiques auprès de nos partenaires".
Yannick Jadot, député européen de la groupe des Verts/ALE ajoute : "Cet accord en demi-teinte trouvé aujourd'hui à Durban doit servir de base à une prise de responsabilité individuelle des Etats. Il est devenu clair que nous ne pouvons plus uniquement compter sur le processus onusien, mais devons trouver d'autres façons de répondre à l'urgence climatique. Lutter contre le dérèglement climatique nécessite de modifier en profondeur nos modes de production, de transport et de consommation. Autant d'habitudes, de rentes et d'intérêts difficiles à bousculer. Jamais une négociation internationale n'avait généré une telle opposition, associant des multinationales des énergies fossiles, de la chimie, du ciment, de l'automobile ou de la sidérurgie. Pour réconcilier l'économie avec la planète et les citoyens avec leur avenir, les responsables politiques doivent maintenant convaincre et s'emparer de ce projet de société. Alors la négociation climatique changera de nature."