Turquie
Le Sommet de demain ne peut éluder la répression en cours
A la veille du sommet entre l'UE et la Turquie censé "redynamiser" leurs relations et "freiner le flux migratoire", et, suite aux arrestations du rédacteur en chef du journal Cumhuriyet, Can Dünar et du chef du bureau du quotidien à Ankara, Erdem Gül, tous deux accusés d'espionnage, la présidente du groupe Verts/ALE Rebecca Harms a déclaré:
"Lors de mon dernier déplacement en Turquie, j'ai pu constater à quel point les journalistes de Cumhuriyet, mais également d'autres collègues issus notamment de Hürriyet, Zaman ou des groupes Koza Ipek et Dogan étaient victimes d'intimidation. Ce phénomène continue de s'aggraver contre les médias critiques à l'égard du gouvernement turc. Ces journalistes déplorent une situation plus oppressive que celle endurée sous le régime militaire.
Ce nouvel épisode vient donc alourdir le bilan d'une politique systématique d'intimidation à l'égard des médias. Le président Erdoğan doit en finir avec ce type de pratiques et ses abus de pouvoir. La liberté de la presse est un droit fondamental d'autant plus essentiel dans un contexte assombri par la terreur, la guerre et autres menaces . Il est urgent que le gouvernement turc rétablisse la liberté d'expression et se conforme aux règles de la démocratie.
Nous exhortons le gouvernement allemand et l'Union européenne à adopter une ligne ferme sur la question de la liberté d'expression et de la presse lors du sommet de demain. Les chefs d'état ou de gouvernement ne peuvent continuer à fermer les yeux sur les atteintes répétées aux libertés au motif de leur coopération avec la Turquie sur la crise des réfugiés. Un tel déni finirait par nuire à leur alliance. Nos États sont coresponsables pour les développements à l'oeuvre en Turquie. Toute négociation avec la Turquie ne sera constructive que si les droits fondamentaux sont respectés."