Livre Blanc sur l'avenir des transports
Le Parlement européen réclame des actions. Et vite !
Dans un rapport approuvé par ses membres à une très large majorité, le Parlement européen s'est prononcé ce jeudi 15 décembre en faveur d'une intensification et d'une accélération des efforts de lutte contre les changements climatiques proposés par la Commission européenne dans son Livre Blanc sur l'avenir des transports, "Feuille de route pour un espace européen unique des transports - Vers un système de transport compétitif et économe en ressources".
A l'issue des votes, l'eurodéputée du Groupe des Verts/ALE et Vice-présidente du PE Isabelle Durant, qui avait très tôt reproché à la Commission d'avoir proposé dans son Livre Blanc des objectifs insuffisants et trop lointains en la matière, s'est réjouie de ce résultat:
"Par ce vote, le Parlement européen stipule clairement que le secteur des transports devra dorénavant participer comme les autres à la lutte contre les changements climatiques. Alors que les transports représentent aujourd'hui environ 30% des émissions de gaz à effet de serre, ils sont en effet le seul grand secteur a n'avoir pas réduit ses émissions depuis l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, au contraire. En continuant à augmenter d'année en année, les émissions de CO2 dues aux transports annulent les bénéfices des réductions parfois importantes consenties par les autres secteurs. Cela ne peut pas continuer. A l'initiative du Groupe des Verts/ALE, les eurodéputés ont donc réclamé une réduction des émissions de 20% d'ici 2020, par rapport aux émissions de 1990, au lieu de la réduction de 20% d'ici 2030 par rapport aux émissions de 2008, que proposait la Commission."
Encore fallait-il également préciser les mesures et instruments à mobiliser pour atteindre ces objectifs. Pour Isabelle Durant, "le PE s'est, là encore, montré plus volontariste que la Commission, appelant par exemple cette dernière :
- à formuler d'ici 2014 de nouvelles propositions législatives permettant d'enfin réaliser l'internalisation des coûts externes des transports,
- à soutenir les projets de mobilité durable des villes, en tenant compte de leurs engagements concrets en matière de réduction du trafic, des accidents, de la pollution atmosphérique et des nuisances sonores,
- à favoriser le recours aux modes actifs (marche à pied, vélo, etc.) et aux transports en commun et à doubler le nombre de leurs utilisateurs, par l'adoption de mesures incitatives appropriées et le développement d'infrastructures plus sécurisantes, particulièrement dans les villes et agglomérations."
Enfin, Isabelle Durant s'est également félicitée du soutien obtenu pour une autre proposition des Verts/ALE en matière de fret ferroviaire qui lui tenait particulièrement à cœur:
"Le rapporteur Mathieu Grosch (PPE) et la majorité des eurodéputés ont approuvé notre proposition visant à évaluer l'impact que la libéralisation du fret ferroviaire en 2007 a eu sur les trafics diffus (wagons isolés, par opposition aux trains complets) et, dans l'hypothèse où cette activité essentielle au maintien du tissu industriel et à la compétitivité du rail aurait souffert de la libéralisation, à autoriser les Etats Membres à soutenir financièrement ce type de trafic."
Lors du débat, alors que le commissaire annonçait en suite de ce livre blanc des propositions ambitieuses, Isabelle Durant l’avait mis au défi de faire en transport aussi bien que sa collègue Hedegaard en charge du climat à Durban : prendre la tête du peloton et à l’instar du dossier énergie, développer avec audace l’efficience en transport.