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Communiqué de presse |

Glyphosate

Jusqu'à 18 mois de sursis et toujours autant d’opacité

En l'absence de majorité qualifiée des États membres, la Commission a proposé aujourd'hui de prolonger l'autorisation  du glyphosate de 12 à 18 mois en attendant l'avis de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Alors même que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) refuse toujours de publier l'intégralité des études sur lesquelles elle s’est basée pour son évaluation du glyphosate ainsi que l’identité des experts nationaux ayant participé à cette évaluation. La décision finale en comité d'experts aura lieu le 6 juin.

Réaction de Michèle RIVASI, Vice-présidente du groupe Verts-ALE, membre de la Commission santé et environnement:

"À ce jour, les États européens ont été incapables de se prononcer à la majorité qualifiée sur le renouvellement ou non de l'autorisation du glyphosate en Europe. Dans la mesure où sa licence expire le 30 juin 2016, la Commission européenne a eu recours à une autre possibilité légale pour prolonger cette licence de 12 à 18 mois afin d'obtenir une décision de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur la carcinogénicité du glyphosate. 

Les Verts/ALE au Parlement européen regrettent cette issue alors que la mobilisation européenne des associations, des citoyens et de plusieurs gouvernements (français et italien notamment) a été sans précédent.  La Commission qui entendait initialement prolonger la licence pour quinze ans, c'est-à-dire jusqu'en 2031, a d’ailleurs été contrainte de revoir radicalement ses plans.

Par ailleurs, la règle de l’opacité autour du glyphosate se perpétue. Alors que nous avons exigé de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) qu’elle publie les études sur lesquelles elle s’est basée pour affirmer que le glyphosate "n’est probablement pas cancérogène", elle nous a enfin répondu hors délai dans une lettre (1) adressée ce mardi 31 mai qu’elle devait consulter les industriels avant de pouvoir publier ces études qui leur appartiennent. De même, notre demande de divulguer le nom des experts qui ont participé à l'évaluation du glyphosate pour l'EFSA n’a pas été satisfaite. Nous n’en resterons pas là.

Quant au nouveau sursis offert au glyphosate, il doit servir à produire des études scientifiques indépendantes sur les effets de perturbation endocrinienne de cette substance et son impact sur la biodiversité. Au niveau national, les gouvernements européens ont la possibilité d'interdire sur leur territoire tous les pesticides à base de glyphosate. . Les décideurs politiques doivent donner, dès maintenant, un message clair à l'industrie chimique et aux investisseurs pour qu'ils se préparent à tourner la page du glyphosate. Enfin, ce message s'adresse aussi aux agriculteurs qui devront être accompagnés dans la transition vers un modèle agricole durable.

En tant qu'écologiste française, j'en appelle donc spécialement aux autorités françaises et à la Ministre de l'Environnement . Ségolène Royal sera-t-elle prête à adopter une telle interdiction et à être un exemple pour toute l'Europe ? Aura-t-elle également le courage d'invoquer le principe de précaution au nom des Européens et d'attaquer l'acte juridique de la Commission prolongeant  l'autorisation du glyphosate de 12 à 18 mois? La Maire de Paris, Anne Hidalgo, a bien engagé un recours devant la justice européenne pour contester une décision des États membres (dont la France) d'augmenter les seuils autorisés d'émissions diesel. Madame Royal, la balle est dans votre camp!"

 
(1)  http://www.asktheeu.org/en/request/is_glyphosate_safe_we_have_the_r?nocache=incoming-10099#incoming-10099

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Michèle Rivasi
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