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Communiqué de presse |

Perturbateurs endocriniens

Le dernier avertissement du Parlement européen à la Commission

Le 16 décembre 2015, la Cour de Justice de l’Union européenne a condamné la Commission européenne pour ne pas avoir mis en place un cadre permettant de réglementer les perturbateurs endocriniens. La résolution du Parlement européen de ce mercredi rappelle la Commission à son devoir d'encadrer ces substances qui dérèglent notre système hormonal.

Réaction de Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe Verts-ALE, membre de la Commission santé publique et environnement :

« La plaisanterie a assez duré. Les perturbateurs endocriniens sont partout: du bisphénol A dans les plastiques aux pesticides dans nos champs. Mais la Commission européenne traîne toujours des pieds pour les encadrer. Monsieur Juncker et son équipe ont promis une proposition pour cet été mais seulement après avoir achevé l’étude d’impact socio-économique d’une telle législation. Cette attitude est scandaleuse. En décembre 2015, la Cour de Justice a jugé inutile une telle étude mais la Commission s’obstine. Les perturbateurs endocriniens sont avant tout un problème pour notre santé et notre environnement. Il est donc inacceptable de faire primer les intérêts de quelques multinationales.

Par ailleurs, la Suède et la France ont déjà fait savoir qu’ils poursuivraient la Commission si elle incluait, comme elle le laisse entendre, le critère de « puissance » dans la définition des perturbateurs endocriniens. Si tel est le cas, nous soutiendrons cette initiative capitale dans la mesure où le critère de" puissance" est un non-sens scientifique. En effet, lorsqu’on parle de perturbateur endocrinien ce n’est pas la dose qui fait le poison. Prenons le cas du Bisphénol A : des doses intermédiaires peuvent avoir un impact sur le système hormonal plus important que des fortes doses.  La courbe dose-effet du bisphénol A n'est pas linéaire et la science nous l'a appris dès 1989 avec les études du professeur Sonnenschein. Le danger ne réside donc pas tant dans la quantité ingérée que dans le moment de l'exposition. C'est ainsi qu'un fœtus, par exemple, est beaucoup plus vulnérable qu’un homme de 50 ans.

Nous avons également réclamé à la Commission européenne de définir les critères scientifiques sur base de l’analyse du danger[i] des perturbateurs endocriniens et non sur le risque. Des critères basés sur le risque permettraient en effet une définition beaucoup trop floue qui profiterait à l’industrie. La Commission européenne ne peut rester sourde aux données de la science sur le sujet. »


[1] L’analyse du danger se concentre sur le caractère intrinsèquement nocif ou non d’une substance active, quand l’analyse du risque étudie la probabilité de subir des conséquences sur sa santé en cas d’exposition à un danger.

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Député(e)s responsables

Michèle Rivasi
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Député-e

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