Un an après les attentats de Bruxelles, une meilleure coopération policière est toujours nécessaire
Lutte contre le terrorisme
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du groupe Verts / ALE.
« Un an après les attentats de Bruxelles, nos pensées vont aux victimes, à leur famille et à leurs proches.
Au lieu de continuer à gaspiller du temps et de l’argent sur la surveillance généralisée des citoyens, nos États devraient se concentrer sur le renforcement de coopération transfrontalière entre la police et les autorités judiciaires. Ce n’est pas en traitant les individus comme des terroristes potentiels que de nouvelles attaques pourront être évitées mais bien en se dotant de services de police qualifiés et disposant des ressources appropriées.
Europol (1) a proposé récemment des mesures pour briser les liens entre le crime organisé et le terrorisme.
Des milliards d'euros sont dépensés par les États pour des mesures inefficaces et disproportionnées comme l’a montré le dossier « passagers aériens ». Autant de milliards qui pourraient financer des actions concrètes permettant de garantir la sécurité des citoyens comme la création d’un Centre européen de lutte contre le terrorisme, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ou encore un renforcement des contrôles sur les armes à feu. »
Déclaration d’Eva JOLY, membre de la Commission Justice et affaires intérieures :
« Il y a bientôt un an, Bruxelles était frappée par l’horreur. Après les hommages, on nous avait promis l’action. Mais les États n’ont été que dans la réaction et la « gesticulation politique », n’hésitant pas à jouer la « carte de la peur » auprès des citoyens pour faire voter des lois de surveillance « très intrusives », selon les termes du Rapporteur spécial des Nations-Unies sur la vie privée. Dans son rapport publié début mars, Joseph Cannataci dénonce les risques et l’inefficacité des lois de surveillance qui se sont multipliées ces dernières années, notamment en Allemagne, en France et au Royaume-Uni.
Les Verts appellent depuis longtemps à une évaluation des lois anti-terroristes, à un état des lieux de leur efficacité et de leurs failles avant de promulguer de nouvelles lois toujours plus liberticides et dont l’efficacité reste à prouver. La décision du Commissaire Julian King d'examiner l'efficacité des quelques 250 décisions de l'UE dans la lutte contre le terrorisme est donc plus que bienvenue.
Il est en effet urgent de tirer les leçons des attentats, en particulier de combler les lacunes en matière d'échange d'informations. Or, la plupart des États membres refusent toujours de rendre obligatoire et automatique cet échange, une mesure pourtant simple et absolument indispensable. »
(1) Rapport Europol 2017 https://www.europol.europa.eu/activities-services/main-reports/european-union-serious-and-organised-crime-threat-assessment-2017