Les institutions ne peuvent rester les bras croisés
Catalogne
La demande introduite par le groupe Verts-ALE jeudi dernier en Conférence des Présidents et initialement rejetée a finalement abouti. Un débat sur la Catalogne se tient en ce moment au sein de la plénière du Parlement européen. Le groupe Verts-ALE condamne fermement la violence de la police espagnole et demande à la Commission européenne de se poser en médiateur.
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du groupe verts-ALE :
« Ce qui se joue actuellement en Catalogne n’est pas seulement une affaire espagnole : elle touche l’Union Européenne en ses fondations.
Car l’Union Européenne est la décision consciente de vivre ensemble sur ce continent, en réglant nos différents par le dialogue, la négociation et le compromis plutôt que par la violence. Notre devise est l’unité dans la diversité. Une diversité que nous choisissons de voir comme un atout plutôt que comme un handicap. C’est tout cela qui se trouve mis en cause dans la crise constitutionnelle et politique espagnole. C’est pour cela que Monsieur Juncker et Monsieur Tusk, ne peuvent se contenter de rester au balcon. S’il s’agit d’une affaire intérieure, c’en est une de l’Union Européenne. »
Pour la Présidente du groupe Verts-ALE, Ska KELLER:
«Nous demandons instamment à la Commission de promouvoir le dialogue et d'offrir une médiation. Elle pourrait être un médiateur honnête accepté par les gouvernements espagnol et catalan en vue de régler leurs différends et de trouver une solution commune.
Ce serait une erreur de la Commission que de continuer à fermer les yeux sur la situation en Catalogne. Il est de son devoir, en tant que gardienne des traités, de s'impliquer et d'aider à résoudre le conflit.
Bien que les problèmes soient à chaque fois différent, il est important d’éviter de donner l’impression qu’il existerait des doubles standards au sein de l'Union européenne. Ce qui s'est passé dimanche en Catalogne était inacceptable. Nous avons été témoins d'une violence à ce point disproportionnée que rien ne permet de la justifier. Et ce, quel que soit le point de vue sur l'indépendance catalane ou la légalité du référendum.
Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy est responsable de cette escalade. Il a alimenté le conflit mais sa stratégie a échoué. Il a refusé tout dialogue.
Le droit à l'autodétermination est solidement ancré dans le droit international. Les deux parties, le gouvernement espagnol et le gouvernement catalan doivent assumer leurs responsabilités et trouver une solution commune pour que ce droit soit respecté de manière pacifique et démocratique. »