Taxonomie : les critères d'investissement durable sont publiés mais la bataille continue pour l’exclusion du gaz et du nucléaire
Aujourd'hui, la Commission européenne a présenté ses critères pour les investissements durables, à la suite du règlement sur la taxonomie adopté fin 2019 et approuvé par le Parlement en juin 2020. Les critères publiés aujourd'hui donnent un meilleur aperçu de la durabilité financière les produits qui peuvent être labellisés « verts » et permet à l'UE de définir la norme en matière d'investissements durables en Europe et dans le monde.
Pour le groupe des Verts / ALE, les critères de durabilité pour la foresterie et la bioénergie sont beaucoup trop faibles et les investissements dans le gaz et le nucléaire doivent être exclus des futures règles sur les investissements durables. Aujourd'hui, la Commission a également annoncé que la question de savoir si les investissements dans les produits gaziers peuvent être considérés comme durables selon les critères de taxonomie sera traitée au sein d’un acte délégué complémentaire, adopté plus tard cette année.
Déclaration de Marie TOUSSAINT, membre des commissions environnement et industrie du Parlement européen :
« Les nouveaux critères de taxonomie ont vocation à mieux encadrer les investissements réalisés au sein de l’Union afin de favoriser la transition. Après beaucoup de retard et d'agitation politique, l'UE se dote de critères permettant d’avancer vers une finance durable et une économie neutre en carbone. La crédibilité du règlement sur la taxonomie a été sauvée en ne cédant pas à la pression des pays et des entreprises qui voulaient étiqueter le gaz ou le nucléaire comme des investissements durables.
Malheureusement, au cours de l’élaboration et de la rédaction de cet acte délégué, la Commission européenne a donné trop de marge de manœuvre aux intérêts nationaux et privés dans le processus, au lieu de suivre les avis scientifiques et de tenir compte des apports de la société civile. Si elle a tenu sur l’exclusion du gaz et du nucléaire de ce premier acte délégué, la Commission a cédé aux lobbies des exploitants forestiers, et ouvert la porte à un second acte délégué devant être adopté rapidement pour y inclure certaines catégories de gaz et de nucléaire. Nous avons une lutte difficile devant nous pour veiller à ce que ni gaz ni nucléaire ne soient considérés comme des investissements durables, méritant d’être labellisés « verts ». Ainsi que pour faire en sorte que la Commission européenne propose des changements législatifs ambitieux aux règles concernant la forêt et la bioénergie dans les mois à venir. »