Déclaration de Philippe Lamberts, Président du groupe verts-ALE
Conseil européen, 19-20 octobre
Déclaration de Philippe Lamberts, Président du groupe verts-ALE :
« Les Chefs d’État et de gouvernement de l’UE doivent sortir du silence sur la crise catalane et contribuer à l’établissement d’un dialogue accepté par M. Rajoy et M. Puigdemont.
Plus encore que les négociations sur le Brexit et le sort de l’Irlande pris en otage par les dirigeants britanniques dont l’amateurisme est sidérant, la crise catalane risque de devenir incontrôlable.
Si les plus radicaux de chacun des camps ne sont sans doute pas prêts à s’entendre sur un fédéralisme constructif, les dirigeants européens se doivent néanmoins de proposer une médiation.
Avec la détention préventive depuis hier soir des deux dirigeants des principales associations indépendantistes, une étape supplémentaire a été franchie. Il est question de prévention de conflit au sein de l’UE et non d’ingérence dans les affaires intérieures espagnoles. »
« La crise migratoire est elle aussi l’occasion de rappeler aux leaders européens que le respect des valeurs fondatrices de l'UE sont un devoir. Faute d’assumer leurs responsabilités à l’égard des réfugiés, l’UE en vient à traiter avec des États autoritaires pour sous-traiter la gestion des migrants. L’accord avec la Libye nous rend complices de violations des droits humains. Pour sauver des vies et s'acquitter de leurs devoirs, les États doivent accélérer la réinstallation et la relocalisation des réfugiés, autoriser les visas humanitaires, étendre le regroupement familial à toutes les personnes bénéficiant d’une protection internationale et prévoir des routes sures d’accès à l'UE. L'accord migratoire UE-Turquie ne peut être le référent d'une politique d’asile et de migration digne des valeurs européennes. Si l’UE n'a pas des capacités d'accueil infinies, la plupart des États-membres sont encore très loin du compte."
«Quant au renforcement de la politique de sécurité et de défense (PSDC), l’initiative doit être saluée. Tout comme la coopération structurée permanente (PESCO) - à condition qu’elle n’affecte pas le budget de l’UE- ou encore la sélection des processus de planification de la défense nationale afin de trouver des synergies (CARDS). Par contre, nous refusons le projet de règlement visant à soutenir l'industrie de la défense avec un demi-milliard d'euros quand l’UE en dépense déjà 200 milliards par an. Les rares ressources budgétaires civiles de l'UE ne peuvent servir à financer la défense. ».