Discours sur l'Etat de l'Union européenne
Barroso, un Président aux abonnés absents
Le Président de la Commission européenne s'est adressé, ce mardi 7 septembre, aux députés européens pour faire un " état de l'Union européenne ". Il a livré les résultats des actions entreprises par la Commission européenne depuis les dernières élections européennes, notamment avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.
S'exprimant au nom du Groupe des Verts/ALE, Daniel COHN-BENDIT, coprésident du Groupe a souligné que:
"Depuis l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, il existe une véritable lutte sur l'interprétation du Traité de Lisbonne de la part des Gouvernements de l'UE. Nombreux sont les gouvernements qui ne l'avaient pas lu, et lorsque cela fut le cas, ces mêmes gouvernements se sont aperçus que le Traité constituait un instrument de communautarisation des politiques européennes. La lutte entre les Etats-membres réside dans le fait de savoir s'il faut aller vers une Europe plus intergouvernementale ou au contraire, vers un renforcement de l'Europe communautaire. Il est du devoir de la Commission européenne de déclarer, publiquement, que ce combat, qui porte sur l'interprétation du Traité de Lisbonne, a lieu actuellement au sein des institutions européennes.
Cette Commission est championne d'Europe des déclarations générales. Elle n'est pas capable de pointer du doigt ou d'attaquer des situations particulières à certains Etats-membres. Vous êtes le président aux abonnés absents d'une Europe qui a besoin d'un président.
C'est le cas notamment de la Grèce et de la France. Concernant la Grèce, la Commission savait depuis quelques années que la situation économique et financière de ce pays échappait au contrôle de Bruxelles. Elle a laissé faire et aujourd'hui, elle impose un régime insoutenable à la Grèce afin de la contraindre à se relever de cette lourde crise.
Concernant la situation des Roms en France. Ce que fait la France contredit tout bonnement les Traités européens. Il en va de la crédibilité de textes comme la Charte des Droits fondamentaux. Et là aussi, l'Europe a besoin d'un président qui défend les droits de ses citoyens, un président capable de monter au créneau lorsqu'un Etat-membre ignore ces droits ou agit contre les intérêts de ses citoyens".
Citant Albert Camus, Daniel COHN-BENDIT a rappelé que:
"La démocratie, c'est la protection des minorités et non d'exécuter la volonté de la majorité".