Investissements sociaux
La Commission européenne se donnera-t-elle les moyens de ses ambitions ?
En réaction à la publication de l'ambitieux 'paquet investissements sociaux' de la Commission européenne, Malika Benarab-Attou, Eurodéputée les Verts/ALE, Membre de la Commission Emploi et affaires sociales a interpellé M. Andor, Commissaire européen en charge de l'emploi, des affaires sociales et de l'inclusion sur les recommandations de la Commission européenne aux Etats membres visant à garantir la viabilité et la qualité de leurs politiques sociales :
"Je me félicite des recommandations de la Commission européenne notamment celle visant à garantir des moyens de subsistance suffisants. Les droits sociaux doivent être mieux connus et appliqués. La Commission annonce qu'elle surveillera la pertinence de l'aide au revenu' afin que celle-ci permette aux personnes de mener une vie décente. Nous ne pouvons pas accepter des minimums sociaux dont le montant est inférieur au seuil de pauvreté : ne s'agit-il pas d'une manière d'accepter un système qui cautionne la précarité de leurs bénéficiaires alors que son objectif devrait être de les en sortir ?
Concernant l'allocation des ressources, cette Communication reprend la proposition de consacrer au moins 20% des fonds du FSE dans chaque Etat membre à l'inclusion sociale et à la lutte contre la pauvreté. De plus, il faudrait garantir une allocation de 25% des fonds de cohésion en faveur du FSE, dans le cadre des négociations sur le Budget de l'UE 2014-2020."
La Commission s'engage également à soutenir les initiatives des Etats membres visant à améliorer l'efficience et l'efficacité des systèmes de protection sociale afin d'améliorer la prestation des services et de permettre à plus de personnes d'en bénéficier. Malika Benarab-Attou ajoute :
"Cette modernisation des systèmes de protection sociale est incontournable. En France, par exemple, la complexité et la stratification du système entraînent un manque de lisibilité et des défauts notables. De plus, ce maillage de règles et de prestations n'empêche pas des "trous dans le filet social" au détriment de certaines personnes. C'est ainsi que plus de 8 millions de citoyens en France vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Comme leur nom l'indique, ces recommandations ne sont malheureusement pas contraignantes pour les Etats membres et la bonne volonté de la Commission européenne risque fort d'être insuffisante. Elle doit trouver le moyen de faire pression sur la mise en place des politiques nationales pour espérer une réelle prise de conscience des Etats membres de l'importance des investissements sociaux."