Sommet UE-Amérique Latine
Les conclusions du Sommet UE-Amérique Latine ont un goût amer
Les conclusions des différents Sommets de Chefs d'Etat de l'Union Européenne-Amérique Latine et Caraïbes tenus depuis dimanche dernier entérinent sans surprise de multiples accords commerciaux avec les différentes sous-régions du continent. Le renforcement des liens - commerciaux - est bien sûr notable mais rien d'autre ne vient ajouter de la valeur à ces accords fortement controversés, et controversables.
Catherine Grèze, eurodéputée du Groupe des Verts/ALE, a estimé que :
" Les Etats Membres de l'Union Européenne n'ont pas honte de créer un tel fossé entre discours et réalités. Malgré le non respect du droit de la Communauté Andine, malgré la déstructuration annoncée de plusieurs secteurs économiques, malgré le scandale des services secrets colombiens, malgré la disparition annoncée de dizaines de peuples indigènes et malgré tant d'autres éléments essentiels, un accord de libre-échange a été signé avec le Pérou et la Colombie. Sans parler du trouble autour de l'Accord avec l'Amérique Centrale, dont les pays membres s'étaient pourtant offusqués des demandes trop exigeantes de l'UE dans le secteur laitier, pas plus tôt que la semaine dernière.
Nous ne pouvons nous satisfaire d'une Union qui continue dans la vieille logique d'Accords de libre-échange ayant pour seul rôle d'aspirer les surproductions européennes sans la moindre considération pour ce qui concerne les conséquences sur l'économie, la souveraineté alimentaire et les droits de l'Homme dans lesdites régions".
Le lendemain de la conclusion du Sommet des peuples latinos-européens, Enlazando Alternativas, à Madrid, Catherine Grèze ajoute :
"Comme ce fut le cas entre Copenhague et Cochabamba, l'écart continue de se creuser entre les propositions concrètes des sociétés civiles du monde, et celles, marquées d'idéologie libérale, des chefs de gouvernement. De plus, si elle veut être à même de lutter contre le changement climatique, l'UE devrait arrêter d'investir dans les méga-projets énergétiques, reconnaître sa dette climatique et laisser les populations libres de choisir leur propre mode de développement."