Sommet France - Italie
Lyon-Turin: un grand projet inutile aux coûts exorbitants
Ce lundi 3 décembre à Lyon, le sommet franco-italien entre François Hollande et Mario Monti a validé le projet controversé de ligne à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin. Pour les Verts au Parlement européen ce nouveau projet très coûteux n'est pas nécessaire, et selon eux il existe des alternatives pour le transport de marchandises. Ces alternatives se basent notamment sur l'amélioration des infrastructures existantes, le développement de plateformes de fret intermodales, l'accroissement de l'offre TER (trains express régionaux) et la mise en place de dispositif de protection des populations contre les risques et les nuisances.
Les Verts au Parlement européen s'interrogent également sur la réintroduction de mesures de contrôle aux frontières franco-italiennes, les autorités françaises ayant bloqué samedi passé des opposants italiens qui tentaient de rallier une manifestation opposée au projet à Lyon.
Pour Hélène FLAUTRE, députée européenne d'Europe Ecologie - Les Verts, membre de la commission des libertés publiques du PE:
"Les autorités françaises ont décidé de réintroduire des contrôles à la frontière franco-italienne et de refuser jusqu'à hier l'entrée de citoyens européens sur le sol français. Je demande à la Commission européenne de vérifier la conformité de ces mesures avec le code frontières Schengen et la directive sur la libre circulation. Ces mesures doivent respecter le principe de proportionnalité et les refus doivent être motivés et délivrés à chaque personne avec une possibilité de recours. La Commission européenne devra entamer une procédure d'infraction s'il s'avère que les autorités françaises ont abusé des droits inscrits au cœur de la citoyenneté européenne."
Karim ZERIBI, député européen d'EELV, membre de la commission des transports du PE, a pour sa part estimé que:
" Ce projet essentiel pour l'Europe mérite un véritable débat contradictoire, notamment sur son coût. Je pose ici la question: est-il pertinent d'avoir un financement global pour le Lyon-Turin de 26.1 milliards d'euros alors que l'infrastructure existante à moderniser couterait dix fois moins cher tout en répondant aux besoins de report modal?
Nous pourrions plutôt financer plusieurs projets structurants à moindre échelle, tel le Montgenèvre qui, mis tous bout-à-bout, donnent une cohérence à l'intermodalité en Europe. Mais cette voix là ne semble pas pouvoir passer la frontière..."