Situation au Mali
L'UE doit créer les conditions d'une solution politique et humanitaire
Ce mardi 15 janvier, le Parlement européen a débattu de la situation au Mali avec la Haut Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Ashton. S'exprimant au nom du Groupe des Verts/ALE, Daniel COHN-BENDIT a déclaré que:
"C'est avec un sentiment bizarre que j'entends Mme Ashton dire que nous sommes tous concernés par la situation au Mali, mais il n'y a pour l'instant que la France qui est présente dans ce pays. Cela revient un peu à dire, allez-y, on vous fournit les infirmières !
Je suis clairement en faveur d'une intervention au Mali, mais il faut aller plus loin. Cela fait un an que nous savons ce qui se prépare dans ce pays et la France, avec l'UE, a essayé d'endiguer les tensions par le biais de la diplomatie. Or, force est de constater que personne n'avait songé à un "plan B" au cas où cela échouerait et de plus, il n'existe pas de force d'intervention civile ou militaire européenne.
Soulignons également la complexité des relations entre la France et l'Afrique; la France joue un rôle qui la dépasse et nous sommes en plein déficit de construction européenne. Alors que le Mali se trouve dans la situation d'un "Failed State", devons-nous vraiment soutenir l'armée malienne? Trop d'ambigüités persistent. Rappelons la venue du Président malien au Parlement européen, Amadou Toumali Touré en septembre 2010. Le Parlement européen et l'ensemble des institutions européennes connaissaient déjà les collusions entre le pouvoir malien et les bandes armées, la corruption et le mal développement de ce pays. Malgré toutes ces informations, nous ne sommes pas parvenus à anticiper les événements actuels.
L'UE doit créer des conditions pour une solution politique et humanitaire. Prenons pour exemple le cas de l'Afghanistan; on ne peut pas créer un Etat de droit sur base uniquement d'une intervention militaire. Laisser la France seule au Mali est une solution inacceptable."