Schengen
Des accords de coulisse laissent prévoir un conflit avec le Parlement européen
Commentant la proposition, décidée la semaine dernière dans le cadre du Sommet européen, de réviser les accords de Schengen dans le but de réintroduire des contrôles aux frontières dans certaines conditions, les co-présidents du Groupe des Verts/ALE Dany Cohn-Bendit et Rebecca Harms ont estimé que:
"A la suite du Sommet européen de la semaine dernière qui a chargé la Commission européenne de faire une proposition de révision des accords de Schengen, un certain nombre d'Etats membres tentent d'exclure le Parlement européen de la procédure de décision. Toute tentative d'accord dans les coulisses qui exclurait le Parlement européen serait une offense au processus démocratique et une gifle infligée au Traité européen. Cela serait une déclaration de guerre contre le Parlement européen.
Les Verts prévoient de mettre cette question à l'ordre du jour de la prochaine session parlementaire (du 4 au 7 juillet) et demandent aux principaux groupes politiques de défendre les droits du Parlement qui, sur base du Traité, a un pouvoir de co-décision dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la révision des accords de Schengen.
Non seulement la réintroduction des contrôles aux frontières ne règlera pas le nœud des problèmes qui forcent les migrants à trouver refuge en Europe, mais elle écarte également toute possibilité de mettre en place une véritable politique d'asile en Europe.
Si les Etats membres devaient réintroduire un système de contrôle aux frontières, il serait alors essentiel qu'il soit temporaire et que cela se fasse dans des circonstances exceptionnelles, et surtout, décidé à l'échelle européenne. Comme le prouve la récente polémique sur le nombre limité de réfugiés arrivés d'Afrique en Italie et en France, laisser une question aussi cruciale que le contrôle aux frontières aux seules mains des Etats membres serait une grave erreur".