Expulsions des Roms
un test crucial pour l'Europe
A l'occasion du débat (1) au Parlement européen sur la situation des Roms en France, Mme Hélène Flautre, membre de la commission des libertés publiques et coordinatrice de la résolution sur les Roms pour le Groupe des Verts/ALE a souligné que:
"Cette situation scandaleuse en France a été autorisée depuis trop longtemps. Et il est à craindre que la Commission européenne, se réjouissant des simples garanties verbales données par les autorités françaises, ne sera pas en mesure d'y mettre un coup d'arrêt.
"Ces expulsions constituent pourtant un test crucial pour l'Europe quant à sa capacité à respecter ses propres droits inscrits dans la Charte des Droits fondamentaux. Que la France viole les règles européennes en matière de libre circulation et de droits fondamentaux est désormais de notoriété publique. La Commission européenne n'a pas fait la preuve de sa capacité à réagir à la hauteur de sa responsabilité. Il est désormais impératif que la Commission demande aux Etats-membres de cesser les expulsions de Roms, qu'elle approfondisse son analyse sur la situation et la rende contradictoire et publique.
Le principal objectif est de définir une stratégie plus complète concernant les Roms en Europe, qui prendrait en compte l'exclusion sociale et la discrimination dont ils font l'objet. Ceci permettrait d'avoir une approche plus cohérente de leur intégration.
"Il est enfin regrettable que certains députés du centre-droit veulent passer sous silence ce scandale en proposant que le Parlement européen adopte une résolution dans laquelle n'apparaîtrait pas la critique adressée au gouvernement français."
S'exprimant sur le rapport Parvanova sur l'intégration sociale des femmes appartenant à des minorités ethniques,Mme Nicole Kiil-Nielsen, députée française, membre de la Commission des Femmes au PE a déclaré :
" Les Femmes Roms sont victimes d'une double discrimination en raison de leur origine et de leur sexe - discrimination dans l'exercice des Droits Fondamentaux que sont le droit à l'éducation, à l'emploi, à la santé.Travail forcé, traite, stérilisation forcée, mariages précoces, avortements nombreux caractérisent la vie de ces femmes. Et, ce n'est pas en les pourchassant de ville en ville, en les déplaçant d'un bout à l'autre de l'Europe que leur condition s'améliorera. Nous exigeons de tous les Etats-membres de l'Union le respect des Droits Fondamentaux de la plus grande minorité ethnique en Europe et en premier lieu de ses Femmes ! "
Enfin, Mme Catherine Grèze, députée française (Verts/ALE) a estimé que : "Les expulsions collectives de Roms sur la base d'une appartenance ethnique sont totalement contraires aux Traités européens . A l'ère du social-sarkozysme, la question sur le bout des lèvres de nos concitoyens est : "Aujourd'hui les Roms, à qui le tour demain ?". "Demain, il faudra bien que l'Europe confronte sa mémoire et reconnaisse le génocide tzigane (1) Le débat a eu lieu ce mardi après-midi, la résolution sera adoptée jeudi le 9 septembre.