La nouvelle stratégie pour la finance durable n'est pas à la hauteur des ambitions du Green Deal
Finance durable
Aujourd'hui, la Commission a présenté une nouvelle proposition de règlement en faveur d'une norme européenne pour les obligations vertes, ainsi qu'une communication sur la stratégie renouvelée pour la finance durable*. Si une vision plus intégrée de la durabilité est appréciable, la nouvelle stratégie manque d'ambition au vu de l’urgence climatique car elle ne propose ni actions concrètes ni calendrier clair pour les propositions législatives nécessaires.
Déclaration de Claude GRUFFAT, membre de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen :
« Cette stratégie rappelle bien la nécessité de pousser pour une finance durable. Cependant elle n'est pas à la hauteur pour garantir un programme européen audacieux en matière de finance durable conforme aux objectifs du Green Deal. Il y manque par exemple l’extension du règlement européen sur la taxonomie aux activités qui nuisent à l'environnement. Il y manque également des critères pour une taxonomie sociale, pourtant indissociable des ambitions environnementales. »
« Par l’absence d’encadrement légal contraignant et faute de gouvernance et d’évaluation concrète, la seule proposition législative présentée aujourd'hui pour une norme européenne sur les obligations vertes ne restera qu’un outil de greenwashing. D’autant plus que la Commission renonce à fixer des objectifs climatiques clairs pour le secteur financier. C’est irresponsable. Sans objectifs obligatoires de réduction des gaz à effet de serre pour les investissements du secteur financier d'ici 2030 nous n’atteindrons jamais nos objectifs climatiques. »
Déclaration de Damien CAREME, membre de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen :
« La Commission a enfin compris la nécessité d'intégrer les risques climatiques, environnementaux et sociaux dans la gestion des banques et des assurances, c'est une bonne chose. Les banques seront tenues d'effectuer des tests de résistance au changement climatique et nous en avons grandement besoin. »
« Mais c'est loin d'être suffisant ! Il faut obliger les banques et tout le secteur financier à participer à l'effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre. On ne peut pas compter seulement sur la transparence et la divulgation obligatoire des risques pour enclencher l'indispensable et urgente transition ! »
« De plus, je déplore que la Commission n'ait pas opté pour la mise en place d'une taxonomie des investissements incompatibles avec le Green Deal, qui sapent nos objectifs climatiques, tels que les investissements dans les projets gaziers ! Il faut des règles contraignantes et complètes si l'on veut que le secteur financier cesse effectivement de nous conduire droit dans le mur. C'est d'autant plus regrettable que les investissements verts ont un potentiel énorme à la fois pour la sauvegarde du climat mais aussi pour l'économie et la création d'emplois. Alors n'attendons plus pour impulser la transition ! »
* La stratégie renouvelée pour la finance durable est basée sur le plan d'action de 2018 sur la finance durable et couvre plusieurs domaines, de la poursuite des efforts sur la taxonomie aux risques climatiques et de durabilité dans le secteur financier, en passant par les normes et les étiquettes de durabilité.