Scandale du Dalligate
Barroso doit s'expliquer devant la justice belge
En 2012, José Manuel Barroso, le Président de la Commission européenne, limogeait sans explication son Commissaire européen à la santé, John Dalli, alors qu'il travaillait sur une directive européenne très stricte sur le tabac. Malgré les nombreux appels du Parlement européen à la transparence et les soupçons portés sur le rôle de l'industrie du tabac dans cette affaire - digne des plus grands romans d'intrigue policière- , les questions laissées en suspens restent nombreuses. Pourtant, aujourd'hui, l'un des acteurs de ce véritable scandale européen, M. Giovanni Kessler, directeur de l'Office européen contre la fraude (OLAF), verrait son immunité diplomatique levée pour répondre à l'enquête menée par la justice belge. José Bové, qui a pris une part active pour faire la lumière sur ce dossier, a été entendu comme témoin par les mêmes autorités.
Pour José BOVÉ, député Verts-ALE de la Commission du contrôle budgétaire:
"L'annonce par la presse de la levée de l'immunité diplomatique de M. Giovanni Kessler fait l'effet d'une bombe. Je me félicite de cette annonce en attendant une confirmation officielle de la Commission européenne. Depuis octobre 2012, j'ai accusé M. Kessler d'avoir mené une enquête illégale et à charge contre l'ex-Commissaire Dalli. Les conclusions de cette enquête bâclée avaient été utilisées par M. Barroso pour limoger sans ménagement le Commissaire Dalli le 16 octobre 2012. Cette décision va permettre à la police belge d'interroger Giovanni Kessler sur les nombreuses zones d'ombre qui existent encore sur ce dossier. J'ai depuis quelques jours en ma possession l'enregistrement intégral de l'interrogatoire de Madame Gayle Kimberley à l'origine de ce scandale. Cette bande son révèle les fautes commises par Giovanni Kessler dans l'exercice de ses fonctions.
Mme. Catherine Day, ancienne Secrétaire Générale de la Commission européenne, doit être entendue par la justice belge pour s'expliquer sur le rôle qu'elle a joué dans cette affaire. Dans ces conditions, l'immunité diplomatique de M. Barroso doit être également levée pour qu'il puisse apporter son témoignage aux autorités judiciaires belges."