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Communiqué de presse |

Pesticides néonicotinoïdes

Une nouvelle étude démontre que le moratoire européen doit devenir une interdiction permanente

Une récente étude de la Royal Holloway University of London vient de démontrer pour la première fois un impact direct d’un pesticide néonicotinoïde sur la pollinisation (1).

Selon les résultats de cette étude, les colonies de bourdons exposées à un pesticide néonicotinoïde se rendaient moins souvent sur des pommiers et collectaient du pollen moins régulièrement.  Résultat encore plus inquiétant, les pommiers pollinisés par des bourdons exposés à des pesticides néonicotinoïdes contenaient 36% de graines en moins que ceux pollinisés par des abeilles non exposées. Il y a donc un impact direct sur la pollinisation et la qualité des récoltes.

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée Verts-ALE, membre de la Commission Environnement et Santé publique :

« L’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) avait rendu un avis scientifique le 16 janvier 2013 qui avait mené à l’interdiction temporaire de trois pesticides néonicotinoïdes (chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam) pendant 2 ans. Ce moratoire obtenu au forceps ne portait malheureusement que sur le recours aux néonicotinoïdes pour les semences enrobées, les micro-granules (traitement du sol) et la pulvérisation (traitement foliaire) sur les cultures qu’affectionnent les abeilles, à savoir le colza, le maïs, le tournesol et le coton. Ils pouvaient donc être utilisés à d’autres fins et n’empêchaient pas une contamination. Pire, ces molécules très puissantes persistent pendant plusieurs années dans l’environnement (3 à 4 ans): leur interdiction n’implique donc pas leur disparition ni la fin de la contamination ».

Jusque-là, les scientifiques ne s’intéressaient qu’aux effets directs des pesticides sur les abeilles et s’inquiétaient de l’effet de ces pesticides sur la mortalité accrue des abeilles. Mais les différences entre études en laboratoire et conditions réelles étaient comme toujours instrumentalisées par le lobby agrochimique. Dorénavant, nous avons la preuve qu’il y a un lien direct entre diminution de la pollinisation et néonicotinoïdes, il n’y a donc plus de raisons de tergiverser : il faut interdire définitivement ces pesticides. J’appelle l’EFSA à intégrer cette étude dans ses travaux d’évaluation de toxicité et d’impact sur l’environnement des néonicotinoïdes : il y a urgence à transformer ce moratoire en interdiction généralisée appliquée sans exception !

Environ 30% des récoltes agricoles dépendent de la pollinisation par des insectes ou autres animaux, ce qui représente un service équivalent à 360 milliards de dollars par an. Mais la question n’est pas seulement économique, elle est aussi vitale pour l’agriculture et donc l’humanité : en aucun cas le chiffre d’affaire de l’industrie agrochimique ne pourra rivaliser avec les services rendus par les abeilles ».

(1)    http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature16167.html

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Michèle Rivasi
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