Centrale nucléaire biélorusse d'Ostrovets
Déclaration de Michèle RIVASI
Ce jeudi 11 février, le Parlement européen va débattre et voter une résolution sur la sûreté de la centrale nucléaire biélorusse d'Ostrovets située à la frontière avec la Lituanie. Après une visite annulée en décembre 2020, les experts de l'UE sont actuellement en train de réviser les mesures de sûreté de cette centrale. L'évaluation finale des experts européens sera rendue au printemps-été 2021, ce qui laisse présager que le lancement commercial prévu en mars du premier réacteur nucléaire pourrait avoir lieu avant que toutes les recommandations de sûreté ne soient mises en œuvre par la Biélorussie.
Déclaration de Michèle RIVASI, membre de la commission « environnement et santé publique » :
« Suite à l’accident de Fukushima, les autorités de radioprotection européennes ont réévalué les zones de mise à l’abri et l’ingestion de comprimés d'iode stable jusqu'à 100km. Le nouvelle centrale nucléaire d’Ostrovets en Biélorussie se trouve à 20 km de la frontière lituanienne et à 50 km de sa capitale Vilnius. Il est essentiel que nous évitions un autre Tchernobyl aux portes de l'Europe. Cette centrale pose beaucoup de problèmes: les insuffisances en matière de sûreté identifiées par les experts de l'UE lors des "stress tests" en 2018, le site est reconnu comme zone sismique, les eaux de refroidissement utilisées seront celles de la rivière Néris (qui fournit la majeure partie de l’eau potable en Lituanie) et les conventions internationales d'Aarhus et d'Espoo n'ont pas été respectées. »
« Le problème de sûreté de la centrale nucléaire d'Ostrovets est un problème commun. Il concerne la sécurité géopolitique de l'Union européenne, notre environnement et la santé de nos concitoyens. Ostrovets est l'illustration d'une perte de culture de la sûreté nucléaire et un aveu de faiblesse face à la puissance de Rosatom sur le marché de l'énergie. Alors que l'énergie nucléaire est en déclin dans la plupart des pays du monde, la société d'État russe Rosatom continue d’exercer son influence sur des pays d'Europe centrale et orientale tels que la Hongrie, la Bulgarie, la République tchèque et la Slovaquie. »
« Nous ne pouvons tolérer de compromis sur la sûreté quand il s'agit d'énergie nucléaire. La Commission doit faire preuve de plus de fermeté et enjoindre les autorités à suspendre le lancement commercial de la centrale nucléaire prévu pour mars jusqu'à ce que TOUTES les recommandations de l'évaluation par les pairs de l'UE aient été mises en œuvre. J'attends également de la Commission européenne qu'elle fasse des propositions pour empêcher les importations commerciales d'électricité provenant d'installations nucléaires de pays tiers qui ne satisfont pas les critères de sûreté reconnus par l'UE. Il faut arrêter l'importation d'électricité d'origine dangereuse! »