Les Verts/ALE appellent à mettre un terme à un accord migratoire honteux
Premier anniversaire de l’accord UE-Turquie
Signé le 18 mars 2016, l’accord migratoire UE-Turquie aura un an samedi. À cette occasion, le groupe des Verts/ALE réitère ses appels à y mettre fin. Il demande aux États membres d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis des réfugiés en leur garantissant une protection et le regroupement familial. Ces derniers doivent également prévoir des mesures réalistes pour assurer une migration régulière vers l’UE.
Commentant en amont de ce premier anniversaire, le Président des Verts/ALE Philippe LAMBERTS a déclaré:
« Un an après sa signature, le pacte migratoire avec la Turquie demeure contestable, y compris sur ses résultats. En ne prenant pas ses responsabilités, l’UE fragilise de surcroît son autonomie au regard du Président Erdogan qui sape les droits fondamentaux dans son propre pays et n’est certainement pas en mesure de protéger les demandeurs d’asile. Nous ne pouvons prolonger cet accord en bonne conscience. D’autant moins qu’avec le référendum prévu en avril, R. Erdogan vise à instaurer un régime présidentiel autoritaire.
L'UE doit réaffirmer qu’elle n’est pas disposée à répondre aux exigences du Président Erdogan, notamment sur le renforcement de l'Union douanière, aussi longtemps qu’il bafouera les droits fondamentaux de ses propres citoyens. »
Eva JOLY, députée des Verts/ALE, membre de la Commission LIBE en charge des questions migratoires a ajouté :
« Cet accord est honteux. Dès sa signature, nous avons émis des doutes sur sa légalité au regard du droit international et dénoncé une marchandisation des êtres humains.
Faute d’assumer ses responsabilités à l’égard des réfugiés, l’UE s’est piégée elle-même. D’une part, l’accord est un désastre pour les demandeurs d’asile qui vivent dans des conditions dramatiques sur les îles grecques où 15.000 d’entre eux sont bloqués, sans espoir de voir évoluer leur situation. Seuls 2 935 Syriens ont été réinstallés dans l’UE depuis la Turquie, alors que 2,8 millions de Syriens sont aujourd’hui réfugiés dans ce pays. D’autre part, paralysée par cet accord, l’UE reste honteusement muette face aux purges menées par Erdogan. Arrêtons de faire confiance au Président Erdogan. L'UE doit montrer qu'elle peut être un garant efficace des droits humains. Arrêtons de chercher en vain à maintenir les réfugiés hors de l'UE. Les États doivent respecter leurs propres engagements sur la réinstallation des réfugiés. Les demandeurs d'asile dans l'UE doivent avoir accès à la protection, au regroupement familial et à la mise en place de chemins sûrs et fiables vers l'UE. »