Catastrophe du Golfe du Mexique
L'Union Européenne n'est pas prête en cas de catastrophe pétrolière
L'UE a un énorme travail à fournir dans le domaine de la prévention en cas d'accident sur des plateformes pétrolières offshore. Elle doit proposer de nouvelles règles contraignantes tant dans le domaine de la responsabilité juridique que dans la réponse à apporter en cas de catastrophe. Il n'existe pour l'instant pas de règles pour garantir des fonds suffisants pour le nettoyage des côtes en cas d'accidents et pour compenser les victimes d'accidents de ce type. Lors d'une conférence de presse, les députés européens,Michèle Rivasi (France), Bas Eickhout (Pays-Bas) et Bart Staes (Belgique) ont posé des questions urgentes sur la sécurité et le forage en mer du Nord, en relation avec la catastrophe survenue dans le Golfe du Mexique.
Le Parlement européen débattra à ce sujet avec le Conseil et la Commission européenne durant sa session du mois de juillet à Strasbourg. Michèle Rivasi (Verts/ALE) membre de la commission de l'environnement du Parlement européen, inquiète de la faiblesse des études d'impact et des plans de secours a estimé que:
"Prévision, prévention, protection, voici ce qu'il faudrait mettre en place afin d'assurer un contrôle strict des plateformes pétrolières. A la suite de la catastrophe du Golfe du Mexique, nous sommes maintenant sûrs que les études de sûreté et d'impact commandées par les compagnies pétrolières ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il y a un gouffre entre l'argent investi dans la recherche de nouveaux gisements et les mesures de sécurité mises en place en cas de catastrophe pétrolière. Il faut donc résoudre ce problème et s'assurer que les compagnies européennes puissent prévenir les accidents mais aussi avoir des plans de secours adéquats. Nous avons aussi besoin de "contrôler les contrôleurs", car dans le cas américain on se rend compte que complaisance et corruption entre l'agence régulatrice (MMS) et BP sont le cocktail qui a mené au désastre. L'UE, au travers de l'EMSA (*), pourrait jouer un tel rôle vis-à-vis des organismes de certification et d'audit."
Mais l'inquiétude vient aussi des produits censés résoudre le problème:
"Beaucoup de scientifiques s'inquiètent de l'usage du COREXIT, le dispersant employé en quantité colossale par BP pour dissoudre la nappe de pétrole. Son impact environnemental et sanitaire est ignoré, puisque ce produit est breveté. On sait par contre que parmi ses ingrédients se trouvent 3 produits dangereux, alors que d'autres dispersants moins dangereux pour la biodiversité marine et la santé existent bel et bien. Pour finir, ne nous voilons pas la face: l'usage d'un tel produit ne tend qu'à rendre invisible en surface une pollution qui finalement stagnera au fond".