Déchets nucléaires
Transport risqué de Hongrie en Russie
La Hongrie prévoit d’envoyer du combustible nucléaire endommagé lors d’un incident en 2003 sur le réacteur 2 de la centrale de Paks à Mayak (Russie), pour retraitement, sans pour autant envisager le retour de ce combustible. La route passera notamment à travers l’Ukraine.
Réaction de Michèle Rivasi, eurodéputée française du groupe des Verts/ALE :
« De nouveau, une menace possible pour la sûreté et la radioprotection a été découverte par la société civile, assurant le rôle normalement échu aux institutions européennes. Des lanceurs d’alerte ont mis en garde depuis plusieurs mois la Commission Européenne contre une probable violation de la directive Euratom sur les déchets nucléaires, tout particulièrement dans le cas d’un transfert de propriété entre l’opérateur hongrois MVM et la compagnie russe TVEL. La Commission doit intervenir et s’assurer que les déchets restent en Hongrie, sous les niveaux de sûreté de l’Union Européenne.
Les transports à travers l’Ukraine devraient également être immédiatement annulés : transporter de déchets radioactifs à haute activité dans un pays en crise est gravement irresponsable. Il faut donc que les déchets restent à l’endroit dans lequel ils ont été émis et soient gérés par ceux qui ont profité de la production d’électricité nucléaire : la Hongrie doit faire le nécessaire pour pouvoir gérer ses déchets nucléaires elle-même. »
Javor Benedek, eurodéputé hongrois du groupe des Verts/ALE, a commenté :
« Ce transport, ainsi que le dépôt de ces déchets dans un des endroits les plus pollués de la planète (le site de Mayak en Russie), est totalement inacceptable. Nous comprenons que le gouvernement hongrois soit actuellement sous pression car la durée de vie du réacteur 2 de la centrale de Paks, où les combustibles étaient stockés, va être dépassée en septembre 2014. Ce problème vient donc gêner des plans de prolongation. Mais ceci ne peut être une raison pour courir le risque inacceptable d’un transport dans un état instable.
Bien au contraire, ce cas doit être un signal d’alarme pour le gouvernement hongrois qui promeut aujourd’hui la construction de 2 nouvelles tranches à la centrale de Paks : les risques inévitables du nucléaire rendent le développement de ce secteur hautement incertain. »