Tests de résistance européens sur les réacteurs nucléaires
le scenario du pire se confirme
La décision finale de l'Union européenne sur les critères de tests de résistance à mettre en place sur les réacteurs nucléaires européens sera rendue la semaine prochaine, mais un projet de critères des tests est déjà en circulation (1). Le groupe des Verts / ALE au Parlement européen s'inquiète de l'exclusion de nombreux critères, tels que la chute d'un avion de ligne ou un attentat terroriste
Yannick Jadot, député européen Europe Ecologie a réagi :
"Sur la base du projet actuel, les tests proposés par l'Union européenne sont loin d'avoir la rigueur nécessaire pour évaluer correctement la sûreté de nos réacteurs et réduire le risque d'accident.
Tels qu'ils sont actuellement établis, ces tests ne permettent pas d'évaluer les risques pour des scenarios, comme les attentats, la chute d'un avion de ligne ou une erreur humaine ou technique. Seules les conséquences de tremblements de terre, d'inondations ou de variations de températures violentes seront examinées.
Si c'est un succès pour les autorités britanniques et françaises, qui ont réussi par leur intense lobbying à vider le cahier des charges des critères de risques les plus dangereux, c'est un échec de plus pour les citoyens qui s'interrogent légitimement sur le risque qu'on leur impose.
Dès le départ, nous craignions que ces tests ne soient qu'un simple exercice de communication des autorités nucléaires. Le scenario du pire se confirme.
De quoi les autorités ont-elles donc si peur ? Que nos centrales se montrent défaillantes ? Pour rappel, alors que les organisations comme Greenpeace démontraient en 2005 qu’aucune centrale nucléaire, y compris le fameux EPR, ne résisterait à la chute d’un avion de ligne dans un attentat de type 11 septembre, les autorités françaises avaient répondu par le “secret défense” et EDF par l’espionnage de Greenpeace.
Pour effectivement réduire le risque nucléaire, les tests doivent répondre à trois conditions indispensables – indépendance, obligation, transparence- toutes refusées par nos dirigeants, puisque les tests seront volontaires; les critères définis avec l’industrie nucléaire sans experts internationaux indépendants.
Avant de pouvoir éliminer le risque inacceptable que représente le nucléaire en en sortant progressivement, il faut chercher à le minimiser au maximum. Le président Sarkozy, qui a pris la tête de la cellule de communication de crise de l’industrie nucléaire, en alignant mensonges après contre-vérités; a décidé d’ignorer ces deux urgences."
(1) La date limite pour commenter les critères de "stress tests" est demain (5 mai). Le processus de consultation et de rédaction est coordonné WENRA ((Western European Nuclear Regulators'Association)
http://www.wenra.org/extra/news/?module_instance=1&id=31