Le coût de la corruption pour les Européens
Corruption/ Rapport Verts-ALE
A la veille de la Journée internationale de lutte contre la corruption, ce dimanche 9 décembre, le Groupe Verts/ALE publie un rapport estimant le coût de la corruption pour chaque État membre. Partant d’une étude publiée sur les coûts de la corruption dans l’UE croisée avec les données d’Eurostat, celui-ci établit des rapports avec le coût des produits ordinaires et des services publics, illustrant ainsi son impact quotidien pour les Européens. Le rapport indique par ailleurs qu'avec les 904 milliards d'euros estimés se volatilisant chaque année dans l’UE en raison de la corruption, on pourrait éradiquer la faim dans le monde, combattre le paludisme, pourvoir à une éducation de base et une couverture de soins de santé dans 46 pays en développement, garantir à tous l’accès à l'eau potable et à l'électricité tout en ayant encore 360 milliards € en poche.
Dans le cas de la République tchèque, le coût de la corruption est estimé à plus de 26,7 milliards d'euros par an.
À la demande du groupe Verts-ALE, le scandale de corruption dans lequel est impliqué le Premier ministre Andrej Babiš fera l’objet d’un débat en plénière à Strasbourg ce mercredi 12 décembre à 18h.
Si l’argent de la corruption au niveau européen était redistribué aux personnes qui y vivent, le rapport estime que chacune recevrait en moyenne 1 772 euros par an.
Le Groupe Verts/ALE lance un appel en faveur d’un examen des mesures contre la corruption dans les États membres, d’une augmentation du financement des activités de lutte contre la corruption, d’un renforcement de l'organe antifraude de l'UE (OLAF) et du parquet européen, de la protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et des ONG, d’une transparence et d’un contrôle plus stricts sur la manière dont les fonds européens sont alloués et dépensés.
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du Groupe des Verts/ALE :
« La corruption gangrène l’UE. Chaque euro allant dans les poches des corrompus est un euro qui ne peut être dépensé dans les services publics.
De la Hongrie autocratique de Viktor Orbán en passant par la criminalité organisée en Italie ou le blanchiment d'argent à Malte, la corruption est un fléau pour toute l’UE. L’inaction politique ne peut perdurer. Nous devons tout mettre en œuvre pour empêcher que les fonds européens ne finissent dans les poches des corrompus. Il est nécessaire de renforcer l'État de droit et la lutte contre le blanchiment d'argent. Nous n’avons plus de temps à perdre ».
Déclaration d’Eva JOLY, Vice-Présidente de la Commission TAX3 :
« En pleine crise des gilets jaunes, et plus spécifiquement de ras-le-bol de celles et ceux qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois, savoir que les 120 milliards d’euros estimés qui s’évaporent chaque année en France correspondent, mensuellement, à environ 350 euros par ménage devrait interpeler la classe politique.
La corruption en France, c’est plus ou moins le budget consacré à l'éducation nationale ou encore la moitié du budget santé !
Quand on connaît ces chiffres, ne rien faire est indigne! D’autant plus que la corruption est aussi un vecteur puissant de discrédit pour nos institutions démocratiques.
Lutter contre la corruption, c’est faire de l’intérêt général une priorité tout en désamorçant les pièges tendus par les forces anti-démocratiques. »
Pour plus d’info:
- Premier anniversaire de la mort de la journaliste d'investigation maltaise Daphne Caruana Galizia
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- The fight against corruption and how to win it