Restauration de la biodiversité et réduction des pesticides
Paquet Nature
Initialement prévu pour le 23 mars, le paquet nature a été présenté ce mercredi 22 juin par la Commission européenne. Ce paquet comprend une proposition de loi sur la restauration de la nature et une proposition de révision de la directive sur l’utilisation des pesticides. Le groupe des Verts-ALE se félicite de la proposition de la Commission de fixer des objectifs juridiquement contraignants sur la biodiversité. Il accueille également favorablement la proposition de règlement visant à réduire de moitié l'utilisation des pesticides et à désigner des zones protégées conformément aux engagements pris dans la stratégie de la « ferme à l’assiette ».
Déclaration de Marie Toussaint, Vice-Présidente du groupe Verts-ALE, à propos de la loi sur la restauration de la biodiversité :
« La Commission propose aujourd’hui d’imposer aux États membres des objectifs juridiquement contraignants, assortis d’un objectif global au niveau de l’UE, pour mettre un terme à la dégradation des espaces naturels européens, tant sur la terre qu’en mer ».
« Les États membres devront ainsi restaurer 20% des terres et mers endommagées d’ici 2030 et l’ensemble des écosystèmes détériorés d’ici 2050. Les États seront contraints de préserver la nature dans les espaces urbains à leur niveau de 2021 : c’est la fin de l’urbanisation à outrance et le retour de la nature en ville ! »
« La Commission renforce également les contraintes sur les États membres afin qu’ils se débarrassent des barrages supposés être déjà démontés pour laisser libre-cours aux rivières. »
« Mais si la Commission fait preuve de volontarisme et de fermeté dans sa proposition, elle n’ose toujours pas s’attaquer au dogme mortifère de l’anthropocentrisme. D’abord, l’Union européenne a encore du travail à faire pour permettre un meilleur accès à la justice pour les personnes qui veulent défendre la nature contre les pollutions. Ensuite, pour protéger véritablement le vivant, il est temps de reconnaître ses droits -un sujet qui émerge toutefois dans le débat public européen. Enfin, à l’heure où la Cour Suprême américaine condamne à nouveau Bayer pour les impacts du Round Up, nous devons réformer les règles relatives à la responsabilité environnementale, civile et pénale, pour que les êtres humains et les écosystèmes qui auront été rendus malades ou détruits du fait des pesticides puissent obtenir justice. »
Déclaration de Benoît Biteau, membre de la Commission de l’agriculture et du développement rural, à propos du règlement sur l’utilisation des pesticides :
« La Commission a résisté face à la fronde des lobbies et des États membres pro-pesticides. En particulier celle initiée par le gouvernement de l’actuel Président français rejoint par 10 autres États-membres. Le règlement s’aligne sur la stratégie « de la ferme à la fourchette » en prévoyant de réduire de 50% l’utilisation de pesticides au sein de l’UE. C’est un progrès notable tout comme la mise en œuvre de la gestion intégrée qui remet au cœur de la réduction des pesticides l'agronomie et la protection accrue des riverains et des zones naturelles protégées.»
« Nous regrettons cependant la faiblesse de la proposition sur certains points fondamentaux, notamment au sujet du calcul des objectifs nationaux et de la non actualisation des indicateurs de suivi de la réduction des pesticides. Il est crucial de réparer le thermomètre. »
« Nous travaillerons sans relâche à l’amélioration de cette proposition et pour contrer la tendance à une renationalisation des enjeux aux dépens du climat, de la biodiversité, des paysans mais aussi de la santé de nos concitoyen-ne-s. »