Pacte sur la Migration: un échec pour la solidarité et les droits fondamentaux
Aujourd'hui, les députés européens votent le Pacte sur la Migration, une série de dossiers visant à modifier les politiques migratoires de l'UE. Le Groupe des Verts/ALE défend depuis longtemps une politique migratoire juste et responsable, basée sur la solidarité et le respect des droits fondamentaux. La plupart des dossiers du Pacte sur la Migration n'y parvient pas. Le Groupe des Verts/ALE votera contre la majorité de ces dossiers.
Déclaration de Philippe Lamberts, député européen, Président du Groupe des Verts/ALE :
"Construire une Europe forteresse en érigeant des murs, en payant des chefs de guerre et en banalisant des pratiques inhumaines n'arrêtera pas la migration. La seule façon responsable de gérer la migration est de le faire avec des solutions pratiques et pragmatiques basées sur la solidarité et le respect des droits fondamentaux au lieu de céder à l'extrême-droite. Il est clair que la classe politique actuelle cherche désespérément à faire croire qu'elle a résolu la question sans tenir compte de la réalité sur le terrain.
Le Pacte va renforcer les problèmes existants en misant de manière disproportionnée sur la dissuasion et la réduction des droits, y compris par la détention généralisée de personnes et d'enfants. Ce pacte déléguera toujours plus de responsabilités aux pays tiers et accordera davantage de ressources financières à des gouvernements autocratiques. Les nouvelles règles en matière d'asile transféreront la responsabilité du traitement de certaines demandes d'asile à l'extérieur de l'UE et obligeront les États membres à appliquer des règles qui prolongeront la détention des demandeurs d'asile, y compris des enfants.
Malheureusement, le pacte ne fait rien pour soulager les États membres qui sont aujourd’hui déjà en première ligne de l'accueil et de l'hébergement des personnes nouvellement arrivées en Europe. L'immense complexité des nouvelles règles, ainsi que la nouvelle obligation des États membres d'appliquer une série de procédures insuffisamment rigoureuses, entraîneront inévitablement une augmentation de la charge financière et administrative pour des autorités déjà débordées.
Ce pacte était l'occasion pour l'UE de réparer l’échec du système de Dublin et de renforcer la solidarité entre les États membres. Au lieu de cela, le règlement sur les situations de crise renforce les possibilités pour les États membres de se soustraire à leurs responsabilités et met ainsi en péril l’ensemble du système d'asile de l'UE.”