Les députés critiquent sévèrement la violation des droits humains en Turquie
Turquie
Dans son rapport sur la Turquie approuvé aujourd'hui, le Parlement européen a vivement critiqué le gouvernement turc. En plus de réprouver les violations systématiques des droits humains et la persécution de l'opposition, ce rapport appelle à la suspension des négociations d'adhésion à l'UE si les réformes constitutionnelles approuvées lors du récent référendum venaient à être mises en œuvre en l’état.
Pour Eva JOLY, Députée européenne, Membre de la Commission Justice et Libertés civiles :
"Sur le terrorisme et les questions migratoires, l'UE doit reconsidérer radicalement ses relations avec la Turquie. Nous ne pouvons pas coopérer en matière de lutte contre le terrorisme avec un pays dont les lois ciblent toute personne ayant une opinion différente de celle du Président. Il doit également être mis fin à l'accord migratoire UE-Turquie. Cet accord a, non seulement échoué à protéger les réfugiés qui se trouvent désormais bloqués en Turquie mais il a surtout placé l’UE dans une inconfortable et dangereuse dépendance à Erdogan. »
Pour Ska KELLER, Présidente du groupe Verts-ALE au Parlement européen :
"Le Parlement européen condamne avec fermeté la situation dramatique des droits humains en Turquie. Les députés ont clairement exprimé qu'il ne pouvait y avoir de négociations avec la Turquie aussi longtemps que le Président Erdogan poursuivait sa politique de persécution brutale des membres de l'opposition et des journalistes indépendants. Il ne peut attendre de l'UE qu’elle garde la porte ouverte alors qu’il bafoue les valeurs européennes.
La critique explicite du Président Erdogan constitue un message tout aussi clair pour les citoyens turcs qui se heurtent à l’autoritarisme de leur Président. L'UE ne doit pas les oublier. Elle doit maintenir des contacts étroits avec la société civile et l'accompagner.
Les Verts demandent que les négociations pour l'approfondissement des relations économiques ne débutent pas aussi longtemps que le Président Erdogan continuera à réprimer violemment l'opposition et à emprisonner les journalistes critiques à son égard. Au lieu de capituler pour des intérêts économiques, l'UE devrait se servir de l'intérêt d'Erdogan pour cet approfondissement commercial afin de l'inciter à reconnaître et à protéger les droits humains. La majorité de ce Parlement européen commet une erreur en ne se prononçant pas sur ce point. »