Crise migratoire méditerranéenne
Les députés somment les gouvernements d'organiser les sauvetages en mer
Le Parlement européen a débattu aujourd'hui de la crise en cours en Méditerranée et a adopté une résolution sur la réponse européenne à apporter à ces tragédies.
Après le vote, Eva JOLY, Groupe des Verts / ALE au Parlement, Membre de la Commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures a déclaré :
"Le Parlement européen vient d'envoyer un signal clair et fort aux gouvernements de l'UE les sommant de faire beaucoup plus pour assurer que les réfugiés qui traversent la Méditerranée soient sauvés et non plus abandonnés à leur terrible sort. Se contenter de donner plus d'argent, de bateaux et de ressources à Triton - la mission de l'agence européenne de contrôle des frontières FRONTEX-, n'est clairement pas suffisant.
Le mandat de FRONTEX ne lui permet de patrouiller que dans les eaux côtières, bien loin des lieux où se produisent la majorité des catastrophes. Les ressources allouées aux missions de sauvetage doivent être concentrées dans les zones où les bateaux de réfugiés sont réellement en difficulté. Il est pour cela nécessaire d'élargir le mandat de Triton ou de créer une mission de recherche et de sauvetage financée par l'UE. Les députés se sont clairement exprimés en faveur de l'amendement vert pour la mise en place d'un programme humanitaire de recherches et de sauvetages en mer.
La semaine dernière, les dirigeants de l'UE n'ont pas eu le courage de reconnaître que le manque de voies légales de migration joue un rôle direct dans ces catastrophes. Faute de voies d'accès sûres, ceux qui fuient des situations désespérées n'ont d'autre choix que de remettre leur destin entre les mains de mafias et de criminels. Le Parlement européen a insisté sur la nécessité d'y remédier en délivrant plus de visas humanitaires et en accueillant une partie des nombreux réfugiés fuyant la Syrie au titre du programme de réinstallation de l'ONU. Malgré les multiples appels lancés par le Haut-Commissariat pour les Réfugiés, la plupart des États-membres de l'UE ont fait bien peu dans l'accueil des réfugiés syriens. 13 d'entre eux ayant d'ailleurs refusé de les accueillir tout court. Quelle honte pour l'Europe ! L'approche volontaire ayant malheureusement échoué, la mise en place de quotas est désormais nécessaire.
Le Parlement européen, enfin, a critiqué l'approche irresponsable des États-membres envers les demandeurs d'asile. Dans le cadre du règlement de Dublin, l'entière responsabilité est en effet laissée aux États-Membres du sud de l'UE. Ce système doit changer. Nous avons besoin de quotas contraignants pour permettre une répartition équitable des demandeurs d'asile dans l'ensemble des États-membres de l'UE et non plus seulement là où ils traversent la frontière. Cette répartition doit également tenir compte de facteurs tels que la connaissance de la langue et la présence de membres de la famille des demandeurs d'asile dans le pays. Cela permettrait de renforcer l'intégration et de réduire la migration secondaire."
Proposition du groupe Verts-ALE sur la réforme du système d'asile européen : http://www.greens-efa.eu/green-proposals-for-a-european-migration-and-asylum-strategy-13919.html