Le pacte des groupes politiques sur la Commission signale une volonté dangereuse de normaliser l'extrême droite.
Commission von der Leyen II
Commission von der Leyen II
Le pacte des groupes politiques sur la Commission signale une volonté dangereuse de normaliser l'extrême droite.
Les coordinateurs des commissions compétentes du Parlement européen ont approuvé ce mercredi soir, le « paquet » des six vice-présidents exécutifs désignés et du commissaire désigné O. Várhelyi.
Déclaration de Bas Eickhout, Président du Groupe des Verts/ALE :
« Depuis le début de ce mandat, le PPE ne cesse de choisir le camp de l'extrême droite. Et ce soir, ils ont livré un spectacle affligeant en utilisant toutes les astuces procédurales afin d’humilier Ribera et de briser la confiance entre les forces pro-démocratiques.
Leurs méthodes chaotiques constituent un affront grave à la discipline démocratique et aux principes de transparence. Il s’agit d’un précédent dangereux.
Nous demeurons, par ailleurs, très sceptiques sur le “pacte” conclu par les trois groupes plus tôt dans la journée. Aucun engagement n’est pris pour refuser toute collaboration avec l'extrême-droite. Les raisons sont évidentes si l’on se réfère à la coopération décomplexée entre le PPE et les groupes d'extrême-droite telle qu’elle s’est produite ce soir.
Le soi-disant pacte est une mauvaise réécriture des lignes directrices politiques que nous connaissions déjà. Mais à présent, force est de constater que sa valeur est encore plus faible.
« Nous avons répété sans relâche que Raffaele Fitto n'était pas apte à assumer un portefeuille couvrant des milliards de fonds européens. Son audition n’a pas été convaincante tant aux niveaux de ses connaissances que des propositions pour son futur rôle de vice-président exécutif. Nous n’approuvons donc pas qu’il puisse assumer cette position au sein de la nouvelle commission.
Il est regrettable que le processus de formation de la nouvelle Commission subisse les aléas des jeux politiques nationaux. En outre, le clivage entre les principaux groupes démocratiques est une aubaine pour Viktor Orbán et tous ceux qui cherchent à diviser et à saper le projet européen au moment-même où il est, plus que jamais, nécessaire. »
Déclaration de Terry Reintke , député européen, Présidente du Groupe des Verts/ALE :
« Pour notre groupe, une majorité pro-européenne solide est toujours apparue essentielle afin de garantir des politiques stables et efficaces pour les cinq ans à venir. Comme nous l'avons démontré en juillet en votant, avec les autres groupes pro-européens, en faveur d'Ursula von der Leyen pour présider la Commission, cette majorité stable existe.
« Pour la première fois, la Commission peut être votée avec le soutien explicite des partis d'extrême droite de l'ECR et le PPE en est le responsable. Le cirque et les divisions de ce soir auraient pu être évités. Mais voilà ce qui arrive quand il n’existe pas de position claire sur la coopération avec des groupes d'extrême droite comme l'ECR. Il est frappant de constater à quel point le document négocié par les trois groupes politiques ne contient aucun élément nouveau pour l'agenda politique mais aussi qu'il ne trace aucune ligne rouge sur la coopération avec l'extrême-droite. Une situation dont les trois principaux groupes démocratiques devront à présent répondre.
"Quant à Oliver Várhelyi, il ne nous a pas convaincus qu'il était apte à occuper le poste de commissaire pendant les cinq années écoulées ni, lors de son audition, qu'il serait apte à occuper ce poste pour les cinq prochaines années. Nous ne pouvons accepter un commissaire qui a montré à maintes reprises son manque total de respect pour le Parlement européen.
"Pendant ces cinq ans, nous veillerons à ce que les députés européens accomplissent leur devoir de contrôle du travail de Fitto et Várhelyi mais également de l'ensemble de la Commission afin de s'assurer qu'ils travaillent effectivement dans l'intérêt des citoyens européens.