La folie continue, dans la plus grande opacité !
Accord de libre-échange UE/Japon
Alors que la Commission européenne s'apprête à annoncer la conclusion des négociations de libre-échange avec le Japon (JEFTA), Yannick Jadot, député européen Verts/ALE et vice-président de la Commission du commerce international, dénonce un nouvel accord, négocié dans la plus grande opacité, qui remet en cause l'environnement, la santé, nos protections sociales et notre souveraineté démocratique.
« La Commission européenne et les gouvernements n'ont à l'évidence tiré aucune leçon du Brexit et de la montée des extrêmes droites et des replis populistes partout en Europe. La mise en concurrence mondiale des salariés, des consommateurs, des territoires, des choix de société au profit de quelques multinationales et de gros investisseurs déroule le tapis rouge aux nationalistes de tous poils. Les Européens ont besoin d'une Europe qui les protège, qui protège leurs droits sociaux, leur environnement, leur santé comme leur capacité démocratique à en décider. Avec le JEFTA, comme avec le TAFTA/TTIP, le CETA ou le TISA, elle les expose à toujours plus de dumping et de dérégulation.
Dans l'accord avec le Japon nous retrouvons des dispositions comme la coopération réglementaire ou l'ISDS qui donnent toujours plus de pouvoirs aux multinationales au détriment de l'exercice de la démocratie. Les services publics ou encore la protection des données personnelles sont gravement menacés par cet accord qui serait le plus gros signé par l'Union européenne. Le projet d'accord fuité la semaine dernière par Greenpeace permet de mesurer à quel point le JEFTA est dangereux pour l'environnement, le climat et la protection des forêts en particulier. Cette fuite en avant, comme d'habitude, se fait dans la plus grande opacité, sans les citoyens, contre les citoyens. Et la communication permanente de la Commission européenne sur sa prétendue transparence est dynamitée par la réalité de ses pratiques.
Face à cette dilution du projet européen, face aux atteintes permanentes à la démocratie, nous nous mobiliserons pour que le Parlement européen et les gouvernements stoppent cette folie ultra-libérale. Nous demandons un moratoire immédiat sur les négociations et les accords en cours, le temps nécessaire de l'organisation d'un débat démocratique sur la co-construction, avec les citoyens, avec les salariés, avec les associations de consommateurs, les syndicats, les PME d'une politique commerciale européenne démocratique, transparente, juste et qui se fonde sur le respect de l'Accord de Paris, des engagements environnementaux internationaux de l'UE et le respect des normes de l'OIT ».