ITER/France
ITER: L'UE doit sortir de l'illusion et amorcer un tournant énergétique
Bart Staes, Isabelle Durant et Michèle Rivasi , eurodéputés du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen faisaient partie de la délégation de parlementaires européens en visite à Cadarache du 16 au 18 mai 2011 pour évaluer les avancées du projet de réacteur à fusion expérimental ITER. Une visite qui intervient dans un contexte financier tendu avec le triplement du coût depuis 2006 de 5,9 à 16 milliards € et de remise en cause du nucléaire
Les eurodéputés reviennent sur l'illusion du projet ITER et son coût financier :
"Le projet de fusion ITER est un véritable "holp up" sur le contribuable européen et les générations futures. Alors qu'on ne sait même pas si cette technologie produira de l'électricité un jour, la facture a déjà triplé. Et pour cause, on nous promet de mettre le soleil en boîte mais personne ne sais vraiment comment la fabriquer!
Pour l'Europe, le coût supplémentaire rien que pour les deux prochaines années s'élève à deux milliards d'euros. La première exploitation commerciale est prévue au plus tôt vers 2080. Qui croit vraiment que les coûts n'augmenteront plus d'ici là ? Payer la facture aujourd'hui c'est mettre le doigt dans un engrenage qui nous amènera toujours plus profond dans ce gouffre financier qu'est ITER.
Nous sommes confrontés aujourd'hui à deux urgences : le réchauffement climatique et l'épuisement des ressources fossiles. Le tout sur fond de contrition des dépenses publiques. Si ITER se fait, il arrivera, quoiqu'il arrive, trop tard pour répondre à ces enjeux. C'est une fausse solution à un vrai problème.
ITER est le symbole de cette énergie nucléaire à bout de souffle. Extrêmement cher, mal maitrisé, dangereux, le nucléaire obère notre capacité à mettre en œuvre un modèle énergétique sobre et durable. Il est encore temps de stopper ITER et de réorienter massivement les investissements européens sur les économies d'énergie, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables.[1]"
[1] Le budget de recherche européen dédié au nucléaire est 4,5 fois plus important que celui accordé aux énergies renouvelables, à la sobriété et à l'efficacité énergétique