Crise des réfugiés
"Circonstance aggravante": être née femme
A l’occasion de la journée internationale de la femme, le Parlement européen votera un rapport* sur « la situation des femmes réfugiées et demandeuses d’asile dans l’UE ». Ce rapport fait des recommandations pour une protection spécifique des femmes et des enfants. Une approche d’autant plus nécessaire que, depuis le début de l'année, 55% des réfugiés atteignant la Grèce sont des femmes et des enfants selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Déclaration de Karima DELLI, membre Verts-ALE de la Commission femmes:
"La crise des réfugiés est le produit d'une inaction politique prolongée. Plus que le nombre de réfugiés, c’est l’incapacité des gouvernements européens à produire des voies légales d’accès qui a généré le chaos dont profitent directement les réseaux criminels.
Et comme souvent, ce sont les femmes et les enfants, en particulier de sexe féminin, qui paient le plus lourd tribut. Contraintes de fuir la guerre et en l’absence de politiques d’accueil coordonnées au plan européen, elles sont victimes d’abus et de violences tout au long de leur périple, y compris au sein de l’UE. La jungle de Calais en est le triste exemple: pour les femmes, les filles ou les mères, préserver sa dignité et faire respecter ses droits est un combat de chaque instant.
En criminalisant l’immigration et en enfreignant le droit international par le refus de leur offrir la protection, nos gouvernements sont responsables de les abandonner dans les mains des passeurs et trafiquants.
Lors du Sommet des 18 et 19 mars, nos gouvernements ont le devoir d’instaurer des routes d’accès légal et sures en priorité pour les plus vulnérables. Les femmes doivent pouvoir bénéficier de l’asile indépendamment du sort réservé à leur époux. Et, il est tout simplement criminel de refouler des femmes qui demanderaient l’asile pour échapper à la persécution ou aux violences subies dans leur pays en raison de leur genre. La proposition de la Commission visant à établir une liste des pays « sures » est donc insuffisante au regard de ce problème spécifique. Pour ces femmes, retourner dans des pays où les droits humains ne sont pas universellement reconnus constitue un réel danger. Nos pays doivent également mettre fin à la généralisation de la détention arbitraire des enfants et de femmes. Des pratiques inhumaines et intenables pour des États de droit."
*Rapport Honeyball