Au lieu de s’en prendre aux ONG, les États doivent apporter des solutions
Réfugiés - ONG
Les ministres européens de l'Intérieur se réuniront demain pour discuter d'un plan d'action supposé venir en aide à l'Italie qui doit gérer les arrivées croissantes de migrants. Ce plan prolongerait une politique d’externalisation vers la Lybie de la réponse européenne à la crise humanitaire en Méditerranée. Il imposerait également un code de conduite aux ONG organisant des opérations de secours en mer des migrants en détresse afin de répondre aux exigences des ministres de l’intérieur allemand, français et italien.
Réaction des députés Verts-ALE
Ska Keller, Présidente du groupe Verts-ALE (Allemagne) :
"Ce plan d'action constitue un échec politique. Au lieu de répondre aux appels à la solidarité européenne en provenance de l'Italie pour que ses partenaires accueillent des réfugiés et des migrants, les ministres de l'Intérieur externalisent leur réponse en s’appuyant sur la Libye. Allouer plus d'argent européen à la Libye ne désemplira pas les poches des trafiquants et augmentera les risques d’abus envers les réfugiés. Cela ne résoudra en rien la crise humanitaire en Méditerranée ".
Marco Affronte, membre du groupe Verts -ALE (Italie) :
"En appelant à adopter un code de conduite pour les ONG organisant les recherches et sauvetages en mer, les ministres de l'Intérieur abondent sans vergogne dans le sens de ceux qui mènent une campagne contre les sauveteurs volontaires. Toutes les missions de sauvetage, y compris privées, sont conformes à la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS). Au lieu de s’en prendre aux ONG, les États membres devraient surtout s’intéresser aux garde-côtes libyens accusés d’être impliqués dans des actes de contrebande et de tirer sur les migrants ".
Eva Joly, membre du groupe Verts -ALE (France) :
"Les ONG désignées comme bouc-émissaires paient aujourd’hui l’absence de réponse européenne à la crise humanitaire en Méditerranée. Les frontières de l’UE sont désormais les plus meurtrières de la planète : chaque année, près de 3 migrants sur 100 périssent en Méditerranée. Nos États doivent mettre sur pied une flotte de sauvetage européenne commune et ouvrir des voies d’accès légales et sûres pour les réfugiés. Le blocage par les États-membres de la réforme urgente du système de Dublin est inacceptable. Enfin, ils doivent assumer leur juste part de responsabilité pour les demandeurs d'asile. »