24 ans après Tchernobyl
Comment rétablir la vérité sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl?
A quelques jours de la date anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, Michèle Rivasi, députée européenne du Groupe des Verts/ALE "Europe écologie", fondatrice de la "Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité", rappelle qu'elle soutient pleinement le centre Belrad, seul organisme scientifique indépendant soignant les enfants irradiés, ainsi que la création d'un centre de santé par Youri Bandajevsky en Ukraine, afin d'assurer un véritable suivi sanitaire. Elle se rendra à cet effet à Kiev la semaine prochaine afin de présider une conférence sur le soutien aux populations irradiées.
Mme Rivasi estime que: "24 ans après le drame de Tchernobyl, la catastrophe écologique et sanitaire continue à faire des victimes dans les zones contaminées en Biélorussie et en Ukraine. En effet, 80% des enfants vivant dans les zones contaminées présentent des pathologies liées à la contamination interne -via l'ingestion d'aliments contaminés et la contamination des nappes phréatiques- affectant les populations génération après génération.
Pour témoigner de l'état sanitaire de ces victimes oubliées, j'ai invité au Parlement européen à Strasbourg cette semaine des scientifiques dont l'intégrité scientifique n'a d'égale que leur renommée internationale: le professeur Alexey Yablokov (ancien conseiller environnemental du président Boris Eltsine et membre de l'Académie des Sciences de Moscou), le professeur Youri Bandajevsky (coordinateur du Centre de Réhabilitation des Victimes de Tchernobyl en Ukraine) et le professeur Alexey Nesterenko (directeur de l'Institut Belrad, seul organisme scientifique indépendant soignant les enfants irradiés).
Cette invitation avait pour but de présenter leurs études les plus récentes aux députés européens et surtout rendre hommage à leur travail de mémoire, de justice et de vérité.
Il s'agit bien de rétablir une vérité historique jusque là bafouée par les liens existants entre l'Agence Internationale de l'Energie Atomique et l'OMS*: les chiffres officiels fournis par ces agences de l'ONU (environ 50 morts) ont volontairement été sous-évalués afin de protéger la réputation de l'industrie nucléaire. N'oublions pas que l'AIEA a pour but de promouvoir le nucléaire civil et que cette mainmise sur l'OMS a empêché jusque là toute amélioration de l'évaluation sanitaire des victimes.
En effet, aucune étude épidémiologique n'a été effectuée en 24 ans afin d'évaluer la santé des liquidateurs et celle des populations vivant en territoire contaminé. Pour y parvenir, il faut donc promouvoir des recherches indépendantes à ce sujet.
C'est pourquoi je soutiens pleinement le centre Belrad, mais aussi la création d'un centre de santé par Youri Bandajevsky en Ukraine, afin d'assurer un véritable suivi sanitaire. Je me rendrai à cet effet à Kiev la semaine prochaine afin de présider une conférence sur le soutien aux populations irradiées. Ces projets indépendants souffrent malheureusement d'un manque de financements, provoquant le délabrement des équipements sanitaires mis à disposition des malades. En cela, l'UE peut et doit jouer un rôle financier décisif afin de garantir le bon fonctionnement de ces organisations. N'oublions pas que c'est bien le sacrifice des 800 000 liquidateurs qui a empêché une contamination massive au niveau européen".
*voir l'accord WHA 12-40 du 28 mai 1959 dont la conséquence est la perte de toute compétence de l'OMS en matière de rayonnements ionisants. Pour plus d'information visiter le site de l'appel pour l'indépendance de l'OMS: http://www.independentwho.info/