Haïti
Il faut passer définitivement du stade de l'urgence à celui du développement
Michèle Rivasi (Verts/ALE) vice-présidente de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, s'était rendue en mission d'observation en Haïti au mois de septembre dernier. Forte de cette expérience, elle se réjouit de l'adoption de cette résolution et espère qu'elle enverra un signal fort à la Commission concernant les priorités de financement à venir.
"Aujourd'hui, il ne faut pas reconstruire mais bien construire un pays dont les fondations et la gouvernance n'ont jamais été solides. La plus grande des priorités est la bonne gouvernance, c'est pourquoi je suis heureuse que l'UE contribue en grande partie à l'appui budgétaire du pays. Nous devons renforcer cet effort financier car c'est le seul moyen de redonner au pays et au peuple haïtien sa dignité. Sa dépendance actuelle à l'égard des ONG, elles-mêmes dépendantes de l'aide internationale, est révélatrice: en fournissant les services publics de base tels que la santé et l'éducation, elles privent le pays de sa capacité à se reconstruire de lui-même".
Les élections présidentielles récemment reportées sont un enjeu majeur rappelle-t-elle: "Il faut renforcer notre soutien pour organiser rapidement des élections libres et transparentes, qui de mes vœux doivent permettre de remplacer une élite corrompue. L'oligarchie actuelle empêche tout développement économique puisqu'elle contrôle le commerce sans pour autant développer les capacités de production du pays".
Et Michèle Rivasi de conclure: "Il faut donner à Haïti les moyens de son engagement, afin que le pays sorte de la dépendance qui la minait déjà avant même le séisme. J'appelle donc les institutions européennes à se fixer des priorités cohérentes et à soutenir massivement la mise en place des services publics avec un engagement déterminé du futur gouvernement haïtien".