Opportunité manquée
L'Europe Sociale
La Commission européenne a présenté aujourd'hui ses propositions pour un pilier européen des droits sociaux et sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. En parallèle, elle publie un document de réflexion dans lequel elle expose sa vision à long terme pour une Europe sociale.
Le fossé entre la vision et l'action est abyssal estime le coprésident des Verts/ALE, Philippe Lamberts :
"Lorsqu'il a pris la tête de l'exécutif européen, Juncker voulait doter l'Europe d'un "triple A social" parce qu'il se voyait comme le Président de la Commission "de la dernière chance". On voit aujourd'hui que, à l'instar d'autres engagements pris, Juncker ne respecte pas sa promesse. Des mesures concrètes et immédiates sont nécessaires pour assurer un progrès social pour tous et soutenir les plus démunis et laissés pour compte en Europe. Mais il y a un fossé abyssal entre la vision annoncée en grande pompe aujourd'hui et la réalité des mesures que la Commission Juncker propose de mettre en œuvre.
Après le Brexit et face la montée des populistes dans de nombreux pays, il serait temps que Juncker fasse preuve de courage. L'UE doit prouver qu'elle peut offrir une prospérité véritablement partagée si elle veut regagner la confiance de ses citoyens. Pourtant, au lieu de prendre des mesures concrètes sur un revenu minimum adéquat, l'accès aux logements sociaux ou l'égalité entre les genres ou de présenter une proposition législative sur les conditions de travail telle que demandée par le Parlement européen et afin de couvrir les nouvelles formes d'emploi, elle n’a à offrir que des consultations. Ces propositions représentent à peine plus qu'un exercice d’inventaire et ne suffiront pas à améliorer la vie des citoyens ou à renouveler leur foi dans l'UE alors qu'un tiers déclare faire confiance dans l'UE. La démarche de la Commission est d'autant plus incompréhensible que l'élaboration de ce maigres propositions fut précédée par de larges consultations avec des riches contributions de la société civile."
Réaction de Karima Delli :
"En revenant avec un nouveau projet d’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, la Commission espère sans doute faire oublier la vacuité du pilier social. Celle-ci est très inquiétante au regard du défi que représente la nécessité de répondre aux aspirations des citoyens européens en demande d'une Europe qui les protège réellement contre les dérives de la mondialisation.
Après les atermoiements liés à l’ancien projet de congé de maternité qui a finit le bec dans l'eau à cause de l'égoïsme des Etats, nous espérons que cette nouvelle proposition pourra aboutir.
A ce stade elle comporte en effet plusieurs points positifs soutenus par les Verts comme dix jours de congé de paternité, cinq jours par an pour pouvoir soigner une personne de son entourage et un congé parental de quatre mois non transférable."
