Les Verts-ALE demandent à Tusk & à Juncker d’agir à propos du conflit d'intérêts du Premier ministre tchèque
Le cas Andrej Babiš
Le Groupe Verts/ALE a adressé une lettre à la Commission européenne (1) et une seconde au Conseil (2) leur demandant de prendre des mesures immédiates à propos du conflit d'intérêts du Premier ministre tchèque Andrej Babiš.
La fuite de l’audit de la Commission concernant l'entreprise Agrofert de Babiš, qui a bénéficié de subventions de l'UE, montre que des sommes importantes d'argent européen et tchèque sont distribuées à Agrofert et qu'elles devront être remboursées.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier en République tchèque pour demander la démission de Babiš.
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du Groupe des Verts/ALE :
« La Commission doit immédiatement s’assurer que les subventions versées au groupe Agrofert ne constituent pas une aide d'État illégale orchestrée par A. Babiš. Les règles du jeu doivent être respectées par toutes les entreprises en Europe et personne, "pas même" un Premier ministre, ne peut les enfreindre à son avantage ».
Le président Tusk sait parfaitement ce qui peut arriver dans un pays où l'État de droit est menacé. Il doit prendre des mesures immédiates pour s'assurer que les transactions douteuses de Babiš n'affectent pas les décisions prises au Conseil européen. Il y va de l'intégrité de l'UE. »
Déclaration de Yannick JADOT :
"Cette question est trop importante pour qu'on puisse la passer sous silence. Les milliers de Tchèques qui sont descendus dans les rues de Prague, Brno, Ostrava ... exigent des réponses à la hauteur du scandale. L'argent des contribuables tchèques et européens n’est pas destiné à enrichir les oligarques. La crédibilité de l’UE est en jeu : Les citoyens peuvent-ils lui faire confiance et compter sur son action pour empêcher des homme d'affaires comme Babiš d'abuser des fonds européens.
Nous attendons de D.Tusk qu’il propose des mesures pour éviter qu'un conflit d'intérêts manifeste de l'un des membres du Conseil n'influence les décisions sur les budgets actuels ou futurs de l'UE. Il devra également garantir que de tels conflits d’intérêts ne puissent se reproduire à l'avenir. Enfin, il serait grand temps que les groupes politiques comme l’ALDE avec Babiš, les S&D avec le gouvernement roumain ou le PPE avec Orban, cessent de protéger leurs alliés au mépris des valeurs européennes fondamentales".
(1) Lettre adressée au Président Jean-Claude Juncker et à Margrethe Vestager demandant à la Commission d'examiner si les projets Agrofert qui continuent d’être financés par l'État tchèque, malgré la suspension de leur financement par la Commission, constituent ou non des aides d’état illégales : http://extranet.greens-efa-service.eu/public/media/file/1/6055
(2) Lettre au Président Donald Tusk demandant au Conseil de se conformer aux Traités en prenant des mesures pour éviter que ce conflit d’intérêts n'affecte le processus décisionnel : http://extranet.greens-efa-service.eu/public/media/file/1/6054
NB : Les élus du Parti pirate tchèque ont officiellement rejoint le groupe Verts-ALE hier. Ce parti se bat de longue date contre la corruption dans le pays, pour plus de transparence et d'intégrité en politique, avec un accent particulier sur le cas du conflit d'intérêts d'Andrej Babiš.