Les Verts/ALE demandent une législation contraignante pour protéger la nature
Biodiversité-Stratégie de l’UE
Le Parlement européen a débattu du rapport de la commission de l'environnement sur « la stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030 - Ramener la nature dans nos vies ». Ce rapport, soumis au vote le 8 mai, approuve les objectifs de protection et de restauration de la biodiversité définis dans la stratégie de la Commission de mai 2020. Le rapport appelle également à une loi européenne juridiquement contraignante sur la biodiversité.
Un certain nombre d'amendements ont été déposés qui menacent d'affaiblir le rapport. Les Verts/ALE appellent tous les membres du Parlement à rejeter ces amendements et à voter pour le maintien du rapport ENVI tel que proposé, afin de garantir une position forte du Parlement sur la stratégie pour la biodiversité.
Déclaration de Marie TOUSSAINT, membre de la Commission environnement :
"La biodiversité est le pilier de toute vie sur notre planète. La stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030 envoie un message fort : nous devons de toute urgence renforcer la protection de la nature dans l'UE. Les pays européens n'ont pas la crédibilité nécessaire pour exiger, par exemple, l'arrêt de la déforestation en Amazonie, si nous ne sommes pas prêts à défendre notre propre nature au sein de l'UE. Le vote du Parlement cette semaine est notre chance de demander à la Commission d'agir, notamment en introduisant une loi européenne sur la biodiversité juridiquement contraignante, dans le même esprit que la loi européenne sur le climat."
Déclaration de Benoît BITEAU, membre de la Commission de l’agriculture et du développement rural:
"Il n'y a pas de place pour les compromis : nous devons protéger la nature, tant sur terre que dans la mer. L’agriculture et la pêche sont des activités humaines qui impactent fortement les écosystèmes tout en étant les premières victimes de leur dégradation. Pourtant, demain les pêcheur.euses et les paysan.nes peuvent être en première ligne de la restauration de ces zones naturelles indispensables à la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique, comme par exemple les zones humides. En validant les objectifs de réduction des pesticides et de développement de l’agriculture biologique, cette résolution constitue un positionnement fort du Parlement sur ces enjeux. Les amendements qui sont proposés visent uniquement à l’affaiblir, les députés européens doivent voter contre."
Déclaration de Saskia BRICMONT, membre de la commission du commerce international:
"Le commerce international exacerbe les dégradations environnementales, un tiers des espèces menacées de disparition le sont en raison du commerce international qui peut s’avérer être une bombe à retardement sanitaire. Éviter d’entrer dans une époque de confinement chronique nous impose de changer de cap. Il est temps de reconnaître que la santé de la nature et celle des êtres humains sont inextricablement liées. Nous devons donc adapter et subordonner nos politiques, en ce compris la politique commerciale, au respect de la biodiversité".
"Au travers de ce texte, nous rappelons également notre farouche opposition à une éventuelle ré-autorisation du glyphosate après le 31 décembre 2022, aucun retour en arrière ne peut être toléré à l'heure de l'urgence climatique".
En savoir plus :
La communication de la Commission sur la "stratégie de l'UE en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030 - Ramener la nature dans nos vies" a été publiée en mai 2020, accompagnée d'un plan d'action. Pour commencer à rétablir la biodiversité d'ici 2030, elle propose une série de mesures telles que l'établissement d'un réseau transeuropéen de zones protégées sur terre et en mer, le lancement d'un plan de régénération de la nature dans l'UE pour restaurer les écosystèmes dégradés et les gérer de manière durable, ainsi que la proposition d'un certain nombre d'objectifs concernant la réduction de l'utilisation des pesticides et des engrais, l'augmentation du pourcentage de terres agricoles consacrées à l'agriculture biologique et l'utilisation accrue d'éléments paysagers à forte biodiversité (plusieurs de ces objectifs figurent également dans la stratégie "de la ferme à l'assiette" de la Commission)