L'écran noir n'est pas une réponse à la crise
Déclarations de Daniel Cohn-Bendit, Rebecca Harms et Nikos Chrysogelos au sujet de la fermeture de ERT et de l'Etat policier
Le Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne du Parlement européen a exprimé son désaccord face aux choix et aux décisions antidémocratiques du gouvernement grec concernant la télévision publique grecque ERT. Les co-présidents des Verts Daniel Cohn-Bendit et Rebecca Harms se rendent en Grèce dans les prochains jours, parmi les activités prévues en collaboration avec l'eurodéputé Nikos Chrysogelos (Verts/ALE), les co-présidents visiteront le campus d'ERT et rencontreront des journalistes (1).
Danny Cohn-Bendit, co-président des Verts a déclaré:
"La fermeture autoritaire de la télévision publique et de la radio publique en Grèce est une source de préoccupation et d'inquiétude croissantes. Des réformes sont nécessaires, mais personne ne nie qu'il y a eu d'énormes erreurs dans la conception et la mise en œuvre du programme d'assainissement budgétaire. Ces erreurs ont conduit à des mesures autoritaires et irréfléchies de la part du gouvernement grec ainsi qu'à la dissolution de la cohésion sociale et de l'économie du pays.
La Commission doit de toute urgence dialoguer avec le gouvernement grec, les partenaires sociaux, la société civile, le conseil régional et le parlement grec pour retravailler le programme d'assainissement budgétaire. La Grèce a besoin d'un plan équitable et équilibré pour sortir de la crise qui doit encourager les citoyens. La Grèce changera si les changements sont équitables, avec le soutien et la participation des citoyens, et non contre ses civils. Le service public est une valeur européenne. "
Rebecca Harms, co-présidente des Verts a déclaré:
"La décision du gouvernement grec d'envoyer la police pour fermer l'audiovisuel public grec à Athènes est un nouveau signal de mesures irresponsables en période de crise. Le gouvernement pourrait, s'il le souhaitait, poursuivre la réforme et la réorganisation de ERT, mettre en place un projet commun en accord avec les employés, la société civile et les institutions, comme cela devrait se faire dans une démocratie européenne moderne, afin de mettre fin à la mainmise de chaque gouvernement. ERT devrait jouer son rôle qui est d'informer, de diffuser la diversité, le dynamisme et la créativité de la Grèce et d'informer sur les changements qui doivent avoir lieu en Europe ".
Nikos Chrysogelos eurodéputé des Verts a ajouté :
"Le gouvernement préfère les ténèbres à la lumière et nous renvoie à des images de l'époque sombre de l'histoire grecque. Dans un Etat démocratique européen il n'est pas possible pour l'Etat de licencier 2.600 employés sans même en parler avec eux, priver les citoyens grecs dans notre pays ainsi qu'en Europe, aux USA et en Australie de la diffusion des informations nécessaires que la télévision publique se doit de fournir. Ceux qui ont décidé la fermeture de la télévision "pour quelques jours" n'ont aucune idée des problèmes juridiques, politiques et sociaux qu'ils ont provoqué par cette décision.
Nous demandons instamment à la Commission et au gouvernement grec de revenir sur leur décision. Il faudrait laisser ERT jouer son rôle qui est d'informer, notamment en période de crise: sur les questions politiques, sociales et environnementales, souligner les initiatives créatrices qui existent dans la société, les alternatives pour accueillir le dialogue politique, contribuer au renforcement de la démocratie et mieux exploiter l'énorme et très précieux héritage historique, culturel et matériel qui est disponible. "
(1) Daniel COHN-BENDIT et Rebecca HARMS participeront à la conférence de presse prévue le lundi 17 juin à 11.00 à l'antenne du Parlement européen à Athènes, 8 Amalias Avenue.