Renationalisation OGM
Une mobilisation citoyenne et parlementaire va se mettre en place pour rejeter ce marché de dupes
La Commission européenne vient d'adopter propositions visant à débloquer les demandes de mise en culture de plantes OGM en Europe, en laissant aux Etats qui le veulent la possibilité de les interdire ou de les restreindre. Pour José Bové, vice-président de la Commission de l'agriculture du Parlement européen (Verts:ALE) :
"La Commission européenne n'a jamais caché sa volonté de faire avancer les cultures transgéniques en Europe. La proposition de Monsieur John Dalli, commissaire chargé de la santé et des consommateurs, présentée ce matin au Conseil de l'UE, va directement dans ce sens. Lors de sa conférence de presse M. Dalli a d'ailleurs souligné que cette initiative de la Commission était nécessaire car le Conseil n'a jamais été en mesure de trouver un accord sur cette question.
La Commission européenne confisque ainsi l'expertise scientifique à son profit et ne reconnaît aux Etats membres que la possibilité d'interdire l'utilisation des OGM sur des bases économiques, sociales ou éthiques. Pourtant, le Conseil de l'UE en décembre 2008 l'avait mise en demeure de réviser rapidement ses procédures d'évaluation de l'EFSA qu'il ne jugeait pas suffisamment étayées et en décalage avec les attentes exprimées par les citoyens et les consommateurs.
Cette proposition fragilisera par ailleurs la position de l'UE sur la scène internationale et en particulier à l'OMC. Un pays européen qui interdira les OGM pour des raisons éthiques aura bien des difficultés à prouver qu'il est en phase avec l'accord international sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires. Quelle sera alors la position du Commissaire européen au commerce?
La Commission prend une initiative qui ne fait pas honneur à la démocratie. Incapable de faire émerger une position commune entre les Etats, et sourde aux demandes des citoyens qui rejettent toujours massivement les OGM, elle se propose une nouvelle fois de passer en force. La mobilisation allant des citoyens aux parlementaires doit se faire pour rejeter ce marché de dupes et obtenir une Europe sans OGM."