Crise et égalité des genres
Pour la première fois, le Parlement européen parle de la crise au féminin
Le Parlement européen vient d'approuver un rapport sur les aspects du genre dans le cadre de la crise économique et financière. Raül Romeva, vice président du Groupe des Verts/ALE et auteur du rapport a estimé que:
"C'est un grand jour pour des millions de femmes en Europe car depuis que la crise a éclaté, c'est la première fois que l'on parle aussi clairement de ses conséquences sur l'emploi des femmes. Je suis satisfait que ce soit le Parlement qui le premier l'ait abordé. Ce rapport met en évidence que les inégalités entre hommes et femmes font partie des causes et des conséquences de la crise financière et économique. Pour commencer, les organes de décisions des institutions financières (BCE, BEI et FMI) sont dirigées par des hommes, avec seulement 10% de femmes présentes dans les organes de décision. Cela a mené à une culture de prise de risques aux conséquences dramatiques.
Par conséquent, inclure des femmes dans ces domaines de décision est une manière d'investir dans de nouvelles priorités et pratiques avec de fortes chances d'obtenir des résultats positifs non seulement pour les femmes mais pour la société entière. Je salue le compromis présenté hier par la Commissaire Mme Reding qui consiste à présenter, encore cette année, un instrument juridique qui garantisse la présence des femmes dans la prise de décisions.
Un autre aspect important dans ce rapport, et soutenu par une majorité de députés, est la demande faite à la Commission européenne de préparer une rubrique spécifique dans la stratégie 2020. Il est également demandé à la Commission d'augmenter les ressources publiques afin de favoriser les domaines professionnels qui emploient des femmes, comme par exemple la santé, le tourisme ou la culture.
Nicole Kiil-Nielsen, (Groupe des Verts/ALE) membre de la commission des femmes du Parlement européen a quant à elle souligné le fait que:
"Il est indispensable de normaliser la culture de l'égalité des chances, tant dans le secteur public que privé. Il ne s'agit pas d'une question de générosité paternaliste mais de bon sens et d'opportunité. L'égalité entre les hommes et les femmes est un principe clef dans toute réponse à la crise et pour entamer la transition vers la sortie de crise. Il faut pour cela empêcher que la récession soit utilisée, comme cela se produit déjà dans certains Etats membres, comme un argument pour réduire les mesures visant à équilibrer l'égalité des genres. Nous espérons que ce rapport incitera l'UE, les Etats membres et la Commission à toujours prendre en considération la question de l'égalité des genres. Dorénavant, toute proposition législative devra prendre en compte la question du genre, en particulier celles de type stratégique au niveau socio-économique".