Réforme de la politique commune de la pêche
Le Conseil des ministres ne parvient pas à s'attaquer aux problèmes de surpêche et des rejets
Réunis hier, les ministres européens de la Pêche ont pris position sur la réforme de la politique commune de la pêche (PCP). Le groupe des Verts européens regrette de voir le conseil des ministres affaiblir encore certains points positifs de la Réforme proposée par la Commission européenne comme sur les rejets en mer et le rendement maximal durable.
Jean-Paul Besset, député européen du groupe des Verts, membre de la Commission Pêche déclare :
"Les ministres fuient face aux enjeux considérables d'une réforme indispensable à la politique de la Pêche. Pour surmonter l'épuisement des stocks, pour répondre aux pertes d'emploi chez les pêcheurs, la Commission européenne avait proposé de mettre les niveaux de capture au "rendement maximal durable" pour assurer le renouvellement des stocks, pour garantir la durabilité du secteur. Le Conseil a scandaleusement retiré cette proposition. Cette décision n'est que la continuité d'un modèle périmé d'exploitation des ressources fondé sur la surpêche et sa non-rentabilité conséquente. Ce modèle mène non seulement à la disparition des ressources halieutiques, mais il empêche l'industrie de la pêche de s'émanciper du système des subventions. Il faudra sans cesse réinjecter des fonds pour la faire survivre sans résoudre l'effondrement des stocks... "
Il ajoute :
"Les ministres ont aussi décidé d'affaiblir une proposition déjà timide de la Commission visant les rejets en mer. Terrible gaspillage de poissons et autres espèces marines, qui, pêchés et déjà morts sont rejetés en mer par milliers de tonnes chaque année. Au lieu d'interdire ce système tant décrié, les ministres souhaitent adopter une méthode dite progressive, au cas par cas, tout en augmentant les quotas pour y inclure des poissons rejetés aujourd'hui. Nous devons mettre fin à ces rejets destructeurs, pour cela nous recommandons l'interdiction claire accompagnée de mesures incitatives permettant une meilleure sélectivité des engins de pêche. De cette façon, les espèces indésirables ne seraient pas pêchées systématiquement et un marché parallèle pour d'autres espèces ne verrait pas le jour.
Le Parlement européen doit maintenant prendre le relais et s'assurer du sens de cette Réforme en menant les pêcheries vers un avenir durable."
Pour comprendre la proposition du rendement maximal durable :