Supervision financière
L'Union européenne doit se doter d'une supervision financière solide et ambitieuse
Ce mercredi 7 juillet, le Parlement européen a voté ses amendements aux textes législatifs mettant en place une nouvelle architecture en matière de supervision financière. Ce faisant le Parlement s'est prononcé à une vaste majorité en faveur, d'une part, de la mise en place de trois autorités de supervision européennes (banques, assurances et marchés financiers) et d'une entité de surveillance des risques systémiques, et d'autre part, d'un renforcement substantiel des pouvoirs de ces nouvelles instances européennes par rapport aux propositions de la Commission et à la première lecture du Conseil.
S'exprimant sur la supervision financière, Philippe Lamberts, (Verts/ALE) membre de la commission économique et monétaire a estimé que:
" Ce que demande le parlement est raisonnable. Il demande une supervision européenne pour les questions européennes, et une régulation nationale pour les problèmes qui relèvent de la sphère nationale.
Ce que nous voulons, c'est la protection du consommateur contre les produits financiers qui ont été démontrés toxiques, y compris par les banquiers eux-mêmes. Si ces produits sont dangereux, il faut les interdire. Il est logique d'imposer des règles contraignantes au niveau européen, cela ne relève pas de l'extrémisme. Il s'agit de répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens dont la patience a atteint ses limites.
Nous sommes confrontés en Belgique à des discours nationalistes. Malheureusement, cet égoïsme national se retrouve trop souvent aussi au niveau européen. Le repli national est la voie du déclin pour l'Europe et ses citoyens. Avoir une union monétaire ne suffit pas. Nous avons besoin d'une fédération économique et budgétaire, qui pave le chemin d'une réelle union politique."
Pour Pascal Canfin, (Verts/ALE) membre de la commission économique et monétaire:
"les Etats freinent des quatre fers la création d'Agences européennes dotées de pouvoirs de contrôle des activités financières. Au nom d'un souverainisme étroit, ils préfèrent défendre leurs prés carrés alors que leurs champions nationaux tels BNP-Paribas, Deutsche Bank ou Barclays travaillent déjà à l'échelon européen. Le Parlement ne votera pas un texte qui aboutirait à créer des coquilles vides sans pouvoirs contraignants. Le Parlement ne cautionnera pas une réponse de façade à la faillite des modèles nationaux de contrôle des banques durant la crise."