Marchés et produits financiers
Le Parlement européen marque des points contre la spéculation
La commission des affaires économiques (ECON) du Parlement européen a voté aujourd'hui deux textes législatifs (MIFID 2 et MIFIR) traitant de la régulation des marchés d'instruments financiers. Les Verts ont salué ce qui constitue un renforcement - certes encore insuffisant - de la lutte contre la spéculation financière.
A l'issue des votes, Philippe LAMBERTS (MEP, Ecolo Belgique) a estimé que:
"Les effets déstabilisateurs de la spéculation sur les matières premières sont de plus en plus évidents, en particulier sur les marchés de denrées alimentaires. Dans cette perspective, les propositions adoptées aujourd'hui constituent un premier pas dans la bonne direction dans la mesure où elles imposent des limites sur les positions pouvant être prises par les intervenants sur les plateformes d'échange.
"En obligeant le maintien des ordres d'achat et de vente pour un minimum de 500 millisecondes, le Parlement européen met un sérieux frein au trading à haute fréquence, élément dont le potentiel déstabilisateur sur les marchés financiers n'est plus à démontrer. Cependant nous regrettons que les Eurodéputés n'aient pas été plus loin : la sagesse recommanderait d'interdire tout simplement ce type de trading."
"Un tabou a également été brisé dès lors que l'autorité européenne des marchés financiers (ESMA) aura la possibilité d'interdire certains produits à la vente. Chacun s'accorde à reconnaître que certains produits financiers sont toxiques; il ne faut dès lors plus exclure de les interdire.
"Le vote d'aujourd'hui aurait également du améliorer la protection des petits investisseurs, notamment en assurant que les conseillers financiers recommandent des produits sur base des intérêts de leurs clients et non en fonction du montant des commissions perçues. Les dispositions adoptées sur ce plan sont totalement insuffisantes et nous nous emploierons à corriger cela en séance plénière du PE, en faisant en sorte que les commissions des intermédiaires soient rétrocédées aux investisseurs.
"Elément apparemment plus technique mais non moins important, les textes adoptés aujourd'hui vont forcer une part plus substantielle des transactions à s'effectuer sur des plateformes règlementées. C'est un aspect que nous nous emploierons à renforcer encore lors du vote en séance plénière.
"Le vote d'aujourd'hui n'est qu'une étape : il reviendra aux négociateurs du Parlement européen de défendre leur positions face à un lobbying féroce du secteur financier, lequel rencontre trop souvent une oreille favorable au niveau du Conseil".