Minerais sanglants : le silence de l'UE sur le conflit Congo-Rwanda devient assourdissant
En prévision du vote de jeudi, les députés européens débattent aujourd'hui de la récente flambée de violence dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce conflit est lié à une lutte stratégique de longue date pour l'accès aux minerais de la région, impliquant l'armée rwandaise et des groupes rebelles, tels que le M23, soutenus par le Rwanda. Le groupe des Verts/ALE demande la protection de tous les civils. Il demande aussi la suspension de l'aide militaire de l'UE ainsi que de ses échanges commerciaux et de sa coopération avec le Rwanda, notamment en ce qui concerne les matières premières essentielles, pour rétablir la paix et l'intégrité territoriale de la RDC.
Déclaration de Mounir Satouri, député du groupe des Verts/ALE et Président de la Commission sur les droits humains:
« La catastrophe humanitaire se poursuit et le silence de l'Union européenne devient assourdissant. Le partenariat stratégique UE-Rwanda sur les filières durables de matières premières était indéfendable dès le départ et ne peut être maintenu alors que le sang coule dans l'est du Congo et que des minerais sont illégalement acheminés au Rwanda. Nos intérêts économiques et nos opérations sur les minerais critiques sont souillés par la souffrance de civils innocents.
« L'UE doit immédiatement mettre en place un embargo commercial sur les minerais en provenance du Rwanda et suspendre sa coopération avec Kigali sur les matières premières critiques jusqu'à ce que chaque soldat et chaque groupe rebelle soutenu par le Rwanda quitte le sol congolais. Le régime de Paul Kagame doit mettre en place des mesures pour garantir une transparence totale dans les chaînes d'approvisionnement des minerais exportés depuis le Rwanda, afin de garantir que leur origine soit entièrement traçable.
« Les consommateurs ne veulent pas que leurs smartphones et leurs ordinateurs portables soient liés aux minerais de conflit. Les cris des familles déplacées et des victimes d'atrocités doivent être plus forts que le profit. L’exploitation de minerais stratégiques doit profiter pleinement au peuple Congolais, dans le respect des droits humains et des principes de transparence.»