Sommet de la zone euro
Les dirigeants européens ont finalement trouvé une solution mais la crise de la dette persiste
Les dirigeants de la zone euro sont parvenus hier soir à trouver une réponse provisoire à la crise de la dette dans la zone euro. Ils se sont mis d'accord sur une modification des délais des prêts accordés au pays de la zone euro et ont plaidé pour plus de flexibilité du Fonds européen de stabilité financière (FESF) avec l'accord de tous les pays de la zone euro, ainsi que l'engagement du secteur privé dans la résolution de la dette. Tout en saluant positivement les efforts et les progrès réalisés par les dirigeants de la zone euro à ce sujet, les Verts au Parlement européen considèrent qu'il ne s'agit que d'une solution à court terme à la crise de la dette.
Commentant les résultats du Sommet, Daniel Cohn-Bendit, co-présidente du Groupe des Verts/ALE a estimé que:
"Les décisions prises hier soir vont dans la bonne direction puisqu'elles s'orientent vers un fédéralisme financier. Il est maintenant nécessaire de poursuivre cette lancée vers un fédéralisme économique et de mettre sur pied un véritable plan d'investissement européen afin de relancer les économies des pays en difficulté par un investissement écologique. Une politique de sauvetage et d'austérité s'avèrera insuffisante et injuste si elle n'est pas accompagnée d'une véritable perspective pour les économies en difficulté. Je dirais aux chefs d'Etats et à la Commission européenne: encore un effort, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, le fédéralisme européen pointe son nez au bout du tunnel".
"Concernant le soutien de Nicolas Sarkozy au Fonds européen de stabilité financière, les Verts européens se félicitent de ce que le chef d'Etat français se rallie à une proposition que les Verts au Parlement européen avaient formulée dès le début de la crise de la zone euro. Enfin, comme à chaque étape de la crise, il est difficile d'éviter l'impression que les dirigeants européens ont quelques longueurs de retard sur les décisions à prendre. L'absence de structure cohérente en matière de prise de décision a conduit la zone euro d'une solution provisoire à une autre. Cela a mené à une résolution de la crise beaucoup plus coûteuse et a contribué à un risque de contagion en ce qui concerne la dette souveraine des Etats membres de la zone euro".
Rebecca HARMS, co-présidente du Groupe des Verts/ALE a pour sa part estimé que:
"Les dirigeants européens se sont finalement réveillés et ont pris des mesures en vue de résoudre le problème de la dette. Nous saluons l'acceptation, même si tardive, de la nécessité d'impliquer le secteur privé afin de partager le lourd fardeau de la Grèce et la proposition d'une plus grande flexibilité concernant l'FESF. Cependant, l'FESF, qui mutualise les efforts pour lutter contre la crise et qui renforce l'idée de solidarité européenne, revêt un caractère purement intergouvernemental. Il faudra trouver une issue à cette limite en plaçant ce mécanisme sur le chemin communautaire et en l'ancrant dans les institutions européennes".
"Les changements concernant les conditions des crédits, à savoir la réduction des taux punitifs, aideront la Grèce ainsi que le Portugal et l'Irlande à gagner du temps. De nombreuses questions restent cependant ouvertes. Concernant la question cruciale de la participation du secteur privé, les conclusions du sommet semblent exagérer l'étendue de la participation du secteur privé dans la restructuration de la dette grecque et ne touchent pas la question de la participation du secteur privé dans la restructuration de la dette des autres pays en crise. Il est inacceptable que les banques puissent faire des profits à travers une prise de risque excessive tout en refusant de payer le prix de ces risques."