Permis européen d'entrée
Une collecte de données inutile et couteuse
La Commission européenne a présenté aujourd'hui sa proposition de nouveau permis européen d'entrée. Dans le cadre de cette proposition, les personnes voyageant dans l'Union européenne et n’ayant pas besoin de visa devront présenter une demande d'admission en utilisant le système européen d'information et d'autorisation de voyage (ETIAS - EU Travel Information and Authorization System). Le système est destiné à recueillir des données, notamment sur les études et la profession, ainsi qu’à contrôler les données de voyage avec les bases de données existantes.
Suite à cette annonce, Eva JOLY, membre Verts-ALE de la Commission justice et affaires intérieures, a déclaré :
« Avec ce permis, la Commission européenne élargit encore la gamme déjà considérable de systèmes de collecte et de profilage de données alors même que les avantages de ce nouveau système sont loin d'être clairs ».
« ETIAS s'appliquera uniquement aux pays exempts de visa, ceux avec qui la coopération policière et judiciaire fonctionne déjà bien. Ce qui manque, c'est l'évaluation et l'échange rapide de données concernant les suspects et les individus représentant un risque élevé. Le nouveau système ne résoudra pas ce problème. Ce sera un autre instrument de surveillance des voyageurs qui conduira à une rétention encore plus disproportionnée des données. Il existe déjà de nombreuses options pour vérifier les données des voyageurs, y compris le système d'information Schengen ».
« Selon les estimations de la Commission, le stockage des données des passagers aériens coûterait à lui seul 500 millions d'euros, auxquels s’ajouteraient 500 millions d’euros supplémentaires pour ce système d’entrée et de sortie proposé par la Commission. Une somme conséquente qui pourrait être plus efficacement investie en équipements ainsi que dans la facilitation de la coopération entre la police nationale, les autorités d'enquête et Europol ».